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Frontière franco-allemande : des tests de moins de 48 h pour tous dès mardi


Nicole Trisse, députée de Sarreguemines, est au cœur des discussions avec les autorités françaises et sarroises pour assouplir l’obligation de tests PCR ou antigéniques aux frontières. (Photo : Fabien Siegwart/RL)

Berlin a bien classé la Moselle en zone à haut risque du fait de la circulation des variants. Dès mardi, toute personne entrant en Allemagne devra présenter une déclaration et un test PCR ou antigénique négatif de moins de 48 h. Les négociations entre les autorités se poursuivent pour assouplir les modalités d’application. Surtout pour les travailleurs frontaliers.

«À ce stade de la discussion, ce ne sont plus les Länder qui sont les décideurs, mais le gouvernement fédéral», annonce Nicole Trisse, députée de Sarreguemines. « Depuis un an, soutenus par les élus locaux, nous nous battons avec Christophe Arend de Forbach pour un bassin transfrontalier (NDLR : la Moselle-Est) homogène.»

 

Assouplir pour les travailleurs frontaliers

Dès mardi, toute personne entrant sur le territoire allemand devra présenter une « déclaration » et un test PCR ou antigène négatif de moins de 48 h. «Notre travail nous a permis d’obtenir deux concessions : un test de moins de 48 h au lieu des 24 h envisagées initialement et la possibilité de passer des tests antigéniques.

L’obligation imposée par l’Allemagne est un moindre mal car elle évitera de reproduire le scénario traumatisant de fermeture des frontières de l’an passé.»

Nicole Trisse mesure bien la portée d’une telle mesure en zone frontalière «mais nous devons empêcher la circulation et propagation des variants». La députée mesure aussi la forte contrainte pesant sur les 20 000 travailleurs frontaliers salariés en Sarre et en Rhénanie-Palatinat. «Des négociations sont en cours pour les préserver mais pour l’heure, l’obligation posée par Berlin est unilatérale. Les autorités françaises et allemandes travaillent encore jusqu’à lundi sur les modalités d’application afin de trouver des solutions pratiques qui soient acceptables pour tous.»

 

«Éviter le sentiment anti-allemand»

La députée de Sarreguemines espère que les frontaliers « ne céderont pas à un sentiment anti-allemand qui n’a pas lieu d’être. Nous cultivons depuis des décennies l’amitié franco-allemande et travaillons en étroite coopération. Avec ces tests, il faut bien comprendre qu’on évite une fermeture des frontières et un troisième confinement ».

Ce durcissement voulu par l’Allemagne est moins rude que celui instauré avec la République tchèque et l’Autriche. Aux points de passages franco-allemands, aucun contrôle systématique ne devrait être effectué par la police fédérale. Des contrôles policiers aléatoires seront cependant menés à l’intérieur du territoire allemand en zone frontalière.

Les règles d’entrée en France en provenance d’Allemagne ne sont pas modifiées : les personnes résidant à moins de 30 km de la frontière et entrant en France pour moins de 24 h, les personnes franchissant la frontière pour leur travail et les chauffeurs routiers doivent présenter un document justifiant leur passage mais sont dispensés de l’obligation de test PCR de moins de 72 h, qui est applicable à toutes les autres personnes.

Fabien Siegwart (Le Républicain lorrain)

Le résumé des mesures prises
Un certain nombre de contraintes nouvelles pèseront dès le mardi 2 mars sur les personnes qui veulent se rendre en Allemagne depuis la Moselle : tout d’abord, l’obligation de déclaration électronique à chaque entrée sur le territoire allemand, selon des modalités à préciser. Cette déclaration peut aussi, en cas de nécessité, être réalisée sur papier libre ; par ailleurs, il faudra désormais être en mesure de présenter un test, qui peut être un test antigénique, avec prélèvement de moins de 48 heures. Aucune exception n’est prévue à ces deux règles.
• Les habitants de la zone frontalière devront être en capacité de présenter une preuve papier ou électronique de leur déclaration électronique et de leur résultat négatif de test (PCR ou antigénique) en cas de contrôle en Allemagne.
• Les travailleurs frontaliers sont invités à s’adresser à leur employeur allemand pour qu’il fasse pratiquer ce test. À défaut, il leur est possible de pratiquer un test en France (retrouver les points de test sur sante.fr). Le télétravail doit aussi être encouragé.
• Les élèves scolarisés en Allemagne sont invités à se renseigner lundi dans leur établissement pour savoir comment y bénéficier de tests.
• Les entreprises publiques et privées de transport collectif ne pourront plus franchir la frontière. Bus et tram entre la Sarre et la Moselle seront donc interrompus.
• Les personnes dont le déplacement en Allemagne n’est pas indispensable sont invitées à le différer afin de réserver les tests à ceux qui en ont absolument besoin pour aller travailler ou pour un motif personnel impérieux.