Après de longs mois d’absence, les basketteurs reprennent enfin en Nationale 1. Sans relégation ni promotion. Mais avec encore pas mal d’enjeux toutefois.
LA SITUATION
Alors qu’il avait été relativement épargné par le Covid en début de saison, tout s’est accéléré dans le mauvais sens pour le basket luxembourgeois, touché à son tour de plein fouet par la pandémie. Et comme pour tous les sports co, tout s’est arrêté en octobre dernier. Au moment de son interruption, on avait disputé cinq journées de championnat et on devait jouer une double journée (vendredi et dimanche).
Etzella (5-0) est la seule équipe invaincue derrière Esch, Arantia et le T71 (tous à 4-1), puis Contern (qui a remporté son match en retard contre Heffingen (83-66), mercredi) et Résidence (à 3-2), suivent Heffingen et Musel Pikes (2-3), Sparta, Racing et Amicale (qui a battu le Telstar jeudi 61-92) avec un bilan de 1-4 et enfin le Telstar (0-5). Toutes les formations ont eu le feu vert pour reprendre le chemin de l’entraînement seulement à partir du mois de janvier, à la suite des annonces gouvernementales.
UNE NOUVELLE FORMULE
Alors qu’on devait initialement avoir un championnat avec 22 journées en saison régulière puis des play-offs 1-8, 2-7, 3-6, 4-5 et des play-downs où deux formations de N2 étaient assurées de monter et une troisième avait cette possibilité avec un match de barrage face au 10e de N1, la situation sanitaire a tout changé. En janvier, on a appris que la N1 reprendrait fin février pour aller au bout de la saison régulière.
Par la suite, ce ne sont plus huit mais six équipes qui sont concernées par le titre. Avec les deux premières directement qualifiés pour les demi-finales puis les formations classées 3-6 et 4-5 s’affrontent en match unique (do or die) pour valider leur place au Final Four. Une ultime phase qui se déroule quant à elle au meilleur des trois manches, que ce soit en demi-finale comme en finale. Pour toutes les autres équipes, le championnat s’arrête là.
UNE NOUVELLE DONNE
Quelques semaines après la publication de la nouvelle formule, la FLBB a indiqué qu’il n’y aurait pas de relégation cette saison. Et donc, par conséquent, pas non plus de promotion. En clair, cela signifie que les équipes de N1 ne peuvent plus craindre de descendre. Mais que celles de N2 ne peuvent plus espérer monter. Un choix notamment motivé par l’impossibilité de prévoir la reprise des divisions inférieures pour l’heure. D’ailleurs, il n’est pas du tout évident que ces dernières puissent reprendre leur championnat cette saison.
À la suite de cette annonce, le Sparta et le Telstar ont décidé d’évoluer sans joueur professionnel. En revanche, alors qu’il avait décidé de débuter la saison avec un seul Américain, le Racing est revenu sur sa position et reprendra avec deux pros, histoire de tenter de renverser une situation bien mal engagée le concernant. Les autres formations évolueront avec deux joueurs pros, la plupart du temps les mêmes qu’en début de saison.
BEAUCOUP D’APPELÉS, TRÈS PEU D’ÉLUS
Avec un championnat resserré, on aura moins de droit à l’erreur. Et le moindre échec pourrait sonner le glas des espoirs de jouer les play-offs : «En début de saison, l’objectif était de jouer les play-offs. Il reste le même. Même si maintenant, on parle de six et non plus huit équipes», confie DJ Wilson, de l’Arantia. «Notre but, c’est les play-offs», affirme également Raul Birenbaum, de Contern. On peut s’attendre à des matches très disputés entre tous ces prétendants. D’autant plus que les ténors comme Esch, Etzella ou le T71 pour ne citer qu’eux, ont également le même objectif : «Ça promet une belle bagarre», se réjouit Joé Biever, du Basket Esch.
Romain Haas
Joé Biever : «On est toujours motivés à 100 %»
Le capitaine du Basket Esch se réjouit de reprendre la compétition. Il n’a rien perdu de sa motivation pour aller chercher le titre.
Ça y est, c’est la fin d’une longue attente?
Joé Biever : Oui, enfin!
Qu’est-ce que la nouvelle formule change pour vous et qu’en pensez-vous?
Pour nous, ça ne change rien du tout. On est toujours motivés à 100 % et même plus et on joue chaque match pour le gagner. J’ai parlé avec Samy (NDLR : Picard, le président de la FLBB) et il m’a expliqué que c’était la seule formule qui permettait d’avoir un championnat complet. Ce qui est sûr, c’est qu’il vaut mieux terminer premier ou deuxième.
Je me réjouis que seules deux équipes aient décidé de jouer sans Américain
Il n’y a ni montée ni relégation, du coup des équipes ont choisi de jouer sans Américain. Quelle est votre opinion à ce sujet?
J’étais au courant, car j’avais discuté avec Pitt (Koster, du Sparta) et Tom (Donnersbach, du Telstar). C’est leur décision et il faut la respecter. Maintenant, je me réjouis que seules deux équipes aient décidé de suivre ce chemin.
Vous avez pu reprendre l’entraînement depuis le mois de janvier, comment est-ce que ça s’est passé?
On a eu une préparation exceptionnellement longue pour nous. On est progressivement montés en puissance. Ces derniers temps, c’était très intensif. On a bien travaillé, le niveau à l’entraînement était très bon. Maintenant, on n’a eu qu’un seul match amical et encore sans Clancy (Rugg) ni Denilson (Ramos Fonseca) et avec Pit (Biever) pendant seulement une mi-temps. Dans ces conditions, il n’est pas évident de savoir où on en est vraiment. Le match contre Dudelange sera un vrai test.
Justement, vous reprenez face à un adversaire direct, qu’est-ce que cela vous inspire?
C’est cool d’affronter tout de suite un adversaire direct. Les matches contre Dudelange sont toujours particuliers. Ils ont gardé les deux mêmes pros, tout comme nous, donc on sera à forces égales. C’est du 50/50. Il sera intéressant de voir laquelle des deux formations aura le mieux résisté à cette longue pause.
Vous êtes confiant par rapport au fait que la saison puisse aller à son terme?
À 100 %!
Recueilli par R. H.