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Chômeurs « harcelés » au Grand-Duché, selon l’OBGL


Selon l'OGBL, la loi qui oblige les employeurs à déclarer les postes vacants n'est pas appliquée. (Photo Editpress)

Pour l’OGBL, le ministre de l’Emploi est en train de transformer en soumis les demandeurs d’emploi.

L’OGBL est déçu. Des amendements au projet de règlement grand-ducal sur les critères de l’emploi approprié, aucun ne prend en compte ses revendications. Récemment transmis pour évaluation au Conseil d’État et aux chambres professionnelles par Nicolas Schmit, ministre de l’Emploi, ces amendements arrivent sur le tard, note l’OGBL qui se dit néanmoins «sidéré» dans un communiqué.

Car les changements proposés se réduiraient à des «questions de forme», à des «clarifications». On y trouverait notamment une définition des termes d’«empêchement» et de «circonstance grave», qui justifient le cas échéant un refus de travail du demandeur d’emploi – précisions demandées par le Conseil d’État dans son avis du 21 octobre dernier.

Des propositions jugées «plus qu’exagérées»

Or, constate Carlos Perreira de l’OGBL, «elles ne disent rien de concret et peuvent donner lieu à une appréciation arbitraire». Comme le résume le communiqué, les motifs de refus restent flous. Il faudra donc les définir de manière plus précise afin d’éviter toute «appréciations subjective». Pour le reste, les critiques de l’OGBL n’auraient «nullement» été prises en compte, pas plus que l’avis de la Chambre des salariés (CSL).

De manière globale, le sens des amendements serait de «serrer la vis» vis-à-vis des demandeurs d’emploi. «Il s’agit clairement de harcèlement, résume Carlos Perreira. La preuve, c’est que cet amendement prévoit qu’une personne qui travaillait à plein temps devra accepter un travail à temps partiel après trois mois de chômage au lieu de douze, comme c’est le cas actuellement.» Une disposition qui, si elle est traduite dans les faits, risquerait fort de multiplier le nombre de personnes possédant «deux voire trois contrats de travail», comme le craint le syndicaliste, pour qui «tout cela est un peu plus qu’exagéré».

Pour l’OGBL, ces amendements visent à faire des demandeurs d’emploi les «seuls responsables de leur situation» afin de les forcer à accepter «pratiquement n’importe quel emploi à n’importe quel prix». En effet, les amendements de Nicolas Schmit proposent de flexibiliser le temps partiel. Mais ils prévoient aussi l’abolition du motif de refus lié au temps de trajet entre domicile et lieu de travail, de même que l’abolition de l’aide à la mobilité géographique et de l’aide à la création d’emplois d’utilité.

Frédéric Braun