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Sanofi va produire le vaccin Pfizer mais poursuit sa propre recherche


Sanofi "prendra en charge les dernières étapes de la fabrication pour fournir plus de 125 millions de doses de vaccin Covid-19 pour l'Union européenne". (illustration AFP)

Sanofi va produire le vaccin contre le Covid-19 de ses concurrents Pfizer-BioNTech au second semestre, « une première » dans le secteur de l’industrie pharmaceutique, a annoncé Olivier Bogillot, patron France du laboratoire, tout en défendant la stratégie de son groupe.

Sanofi a annoncé mercredi matin dans un communiqué qu’il donnera à Pfizer/BioNTech l’accès à son outil de production à partir de l’été 2021. Les producteurs de vaccins autorisés contre le Covid-19 rencontrent en effet des difficultés de production à très grande échelle.

Dans ces conditions, Sanofi « prendra en charge les dernières étapes de la fabrication pour fournir plus de 125 millions de doses de vaccin Covid-19 pour l’Union européenne », selon ce communiqué. Produire pour un concurrent « est une première », a souligné Olivier Bogillot mercredi sur RTL, ajoutant que « l’enjeu n’est pas du tout économique mais la capacité de les distribuer le plus vite possible ».

Choix stratégiques assumés

Il a par ailleurs défendu les choix stratégiques de son laboratoire, vivement critiqué depuis le retard de son principal candidat-vaccin. « Moderna et BioNtech ont fait ce choix-là (l’ARN messager, NDLR) aussi car c’était la seule technologie qu’ils avaient. Nous, on avait plusieurs options. On a choisi une option qu’on maîtrisait », a-t-il indiqué à propos du vaccin utilisant la technologie de la protéine recombinante qu’il développe avec le britannique GSK.

Mais ce vaccin, qui était initialement annoncé pour l’été 2021, a essuyé un revers après des essais cliniques décevants. Il « va arriver d’ici à la fin de l’année. On s’attend à avoir une très bonne efficacité », a affirmé Olivier Bogillot. « On va aussi explorer l’efficacité de ce vaccin sur les variants. »

Enfin, le patron de Sanofi France a défendu les suppressions de centaines de postes dans la recherche et développement du groupe, qui ont suscité l’émoi au vu de la lenteur du mastodonte français face à d’autres laboratoires. Ces suppressions n’ont, selon lui, « aucune conséquence sur la branche vaccins. Sanofi a décidé d’aller mettre ses investissements dans les maladies où vous avez les plus grands besoins ».

LQ/AFP