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Vaccination des seniors : «une adhésion de 80 à 90%» au Luxembourg


Le premier vacciné dans les maisons de soins du pays est Joseph Mersch, 96 ans. (Photo Alain Rischard)

Si l’adhésion au vaccin de la part des personnes âgées et vulnérables est importante, certaines restent réticentes. Le point avec le Dr Carine Federspiel, vice-présidente de la Copas.

Dans la lutte contre le virus, les semaines passent et ne se ressemblent pas forcément… En effet, après les vaccinations des personnels soignants, c’était au tour des premiers résidents des maisons de soins de franchir le pas, mercredi. Cette nouvelle étape dans le processus stratégique de vaccination du gouvernement a ainsi notamment eu lieu à la séniorie Saint-Jean-de-la-Croix, sise à Luxembourg-Gare.

Le Dr Carine Federspiel, vice-présidente de la Copas.

Le Dr Carine Federspiel, vice-présidente de la Copas (Confédération des organismes prestataires d’aides et de soins), en explique les tenants et aboutissants : «Onze maisons de soins ont été identifiées, car il s’agit des établissements qui hébergent les personnes les plus vulnérables. À la prochaine livraison de vaccins, d’autres maisons de soins et des centres intégrés, lesquels accueillent des personnes moins dépendantes, seront également aménagés en lieux de vaccination pour être investis par les équipes mobiles du ministère de la Santé. Dans un troisième temps, les personnes âgées vulnérables qui vivent à domicile recevront une invitation individuelle pour se présenter dans les centres de vaccination. Il faudra donc attendre les prochaines livraisons de vaccins pour activer ces tranches de vaccination.»

«Encouragés et pleins d’espoir»

De manière générale, le Dr Federspiel indique : «Nous sommes particulièrement soulagés que la campagne de vaccination puisse enfin démarrer dans les maisons de soins qui accueillent les personnes âgées les plus vulnérables.» En effet, le plan stratégique prévoyait d’identifier en premier lieu les plus vulnérables, les plus polypathologiques, c’est-à-dire les personnes atteintes de plusieurs maladies et donc à haut risque de développer un Covid compliqué. «C’est pour cette raison que ce choix a été fait.» 

Par ailleurs, le docteur se réjouit du «haut taux d’adhésion des personnes âgées à cette vaccination, le taux de volontaires étant de l’ordre de 80 à 90%. Nous nous en trouvons encouragés, confiants et pleins d’espoir pour le futur. De plus, nous constatons qu’ils n’ont aucune appréhension, et cela se confirme également dans les faits : cela se passe très bien, l’injection ne fait pas mal et il n’y a pas d’effets secondaires immédiats. C’est vraiment exceptionnel ! Cela étant, nous constatons également, au cours des jours suivant la vaccination, quelques céphalées ainsi que de rares cas de fébricule, une petite fièvre… mais sinon, il n’y a pas d’effets secondaires dans l’immédiat. Il s’agit des constats actuels. Nous sommes donc enfin soulagés en vue d’endiguer cette pandémie qui est un challenge terrible pour les personnes concernées.»

«Informer et laisser le temps aux réticents»

Malgré tous ces signaux positifs, le Dr Carine Federspiel reconnaît volontiers qu’«il reste des défis» vis-à-vis des sceptiques. «Concernant les réticents et les sceptiques, je pense qu’il faut leur laisser le temps de recevoir les informations et arguments adéquats et pertinents», estime-t-elle. «En tant que médecin et scientifique, je plaide pour une transparence absolue. Les dossiers scientifiques sont maintenant très détaillés et il faut aussi prendre le temps de parler avec ces personnes, il ne faut pas les brusquer. Il ne s’agit pas de forcer une vaccination et d’essayer de convaincre quelqu’un si l’on sait qu’il n’y a pas encore d’adhésion de sa part.»

Le Dr Carine Federspiel rappelle, dans ce cadre, que les effets secondaires du vaccin sont minimes par rapport aux effets secondaires qu’une infection au coronavirus peut produire, même chez les jeunes sujets : «Nous voyons en effet de jeunes personnes qui sont très affectées par le coronavirus et l’on ne connaît pas les effets secondaires, à long terme, de l’infection en elle-même. Par contre, on ne peut pas encore s’exprimer sur les effets à long terme du vaccin : il est trop tôt pour se prononcer. Et il serait erroné de parler de cela car ce n’est pas encore décrit dans les publications, il faut donc attendre. Par contre, il faut faire la balance, et ce, même auprès des jeunes, entre les effets secondaires à long terme entraînés par la maladie et ceux occasionnés par le vaccin.»

Avant, pour la représentante de la Copas, de conclure : «De toute façon, les livraisons de vaccins vont se faire par étapes et celles-ci nous permettront de livrer encore plus d’études scientifiques, mais aussi d’avoir plus d’arguments… Ensuite, chacun devra prendre sa décision de façon indépendante. Mais nous sommes confiants et nous nous trouvons sur la bonne voie !»

Pour rappel, entre le 6 et le 14 janvier, il est prévu de vacciner les résidents de 11 maisons de soins. Suivront les autres maisons de soins et Centres intégrés pour personnes âgées (CIPA) du pays. Au final, 6 200 résidents pourront ainsi être vaccinés. Notons encore que l’ensemble du personnel des structures d’hébergement pour personnes âgées (6 332 professionnels de santé et 8 927 autres professionnels) sera également vacciné au cours des prochaines semaines dans les centres de vaccination.

Claude Damiani

«Je vais pouvoir avoir des visites !»

Après avoir eu la primeur de l’injection du vaccin, mercredi, dans la salle Am Rousegäertchen, Joseph Mersch, 96 ans, et Anne Wissler-Reiser, 79 ans, ont exprimé leur satisfaction. «Je vais très bien et je n’ai rien senti au moment de la piqûre. Je suis très content d’avoir été vacciné pour pouvoir recevoir des visites de mes enfants et de mon petit-fils», a déclaré le premier. La seconde vaccinée a elle aussi souligné se sentir «très bien» et estimé que «ce vaccin est une très bonne chose».