La Chambre des députés a suivi le mouvement l’année dernière et vécu au rythme d’une crise sanitaire qui oblige parfois à se réinventer. Le prix de la démocratie.
Les personnels de l’administration parlementaire ont traversé eux aussi une année complètement bouleversée par la crise sanitaire. Comme le souligne Fernand Etgen, le président de la Chambre des députés, l’institution a été complètement intégrée dans le débat relatif aux mesures de lutte contre le Covid et ses effets désastreux dans tous les domaines du quotidien.
Jusqu’à la veille de Noël, les députés ont été sollicités pour voter les dernières restrictions et dans leur sillage, toutes les petites mains de l’administration. Au terme d’une année sans temps mort, une réception de nouvel an sans public. Pas de crémant ni de petits fours mais à la place un message vidéo du président Etgen et du secrétaire général, Laurent Scheeck, qui reviennent en duo sur cette année particulière.
Mine de rien, l’administration n’a pas chômé pour permettre le fonctionnement normal de la Chambre et d’en tenir informé les citoyens quotidiennement à travers son site. Les commissions se sont enchaînées jusqu’aux derniers jours de l’année, les séances plénières aussi, plus suivies que d’ordinaire tant les attentes du public étaient grandes.
Pour assurer ses missions de pouvoir législatif et de contrôle du gouvernement, garantes de la vie démocratique du pays, l’administration parlementaire s’est pliée en quatre pour organiser dans un premier temps des séances plénières réparties dans plusieurs salles du bâtiment de la rue du Marché-aux-herbes. Puis ce fut le déménagement vers le Cercle où les 60 députés pouvaient être réunis dans le respect des règles de distanciation.
Parallèlement, il a fallu organiser dans un temps très court le télétravail pour une centaine de fonctionnaires et d’employés et mettre en place un système de visioconférence pour permettre les nombreux échanges aussi bien internes qu’externes. Comme le souligne le secrétaire général, le fonctionnement de la Chambre comprend aussi un dialogue constant avec les ministères ou encore le Conseil d’État.
La famille s’agrandit
Pour le nouveau secrétaire général, Laurent Scheeck, élu en février juste avant le début de la crise sanitaire, cette année 2020 fut une fulgurante entrée en matière. Et s’il se dit fier de pouvoir travailler avec une équipe très disponible qui a su relever les défis de la crise, il prévient que du travail les attend encore. Ces temps tumultueux ont aussi montré qu’il y avait des détails à améliorer pour un fonctionnement optimal de l’institution, mais le secrétaire général s’engage à faire le nécessaire.
Il a déjà finalisé le projet d’un service d’experts au service des députés pour les épauler dans leur travail d’analyse des textes législatifs et un autre service est en gestation, celui de l’évaluation des politiques publiques. La digitalisation fait partie des défis de la Chambre des députés et dans cette catégorie, figure la création d’un nouveau site internet. Dès cet hiver, le public pourra déjà découvrir un nouveau site dédié aux pétitions électroniques.
Le président Fernand Etgen revient pour sa part sur quelques évènements de l’année sans lien avec la crise du Covid. Parmi ceux-ci, l’accueil du médiateur pour l’enfance et la jeunesse (OKaJu) dans le giron de l’administration parlementaire après le rattachement du médiateur du gouvernement et plus récemment du centre pour l’égalité de traitement.
Sur l’agenda de 2021, il n’y aura pas que du virus à toutes les sauces même si le bout du tunnel semble encore loin malgré le vaccin. À côté de cette actualité alarmante et envahissante, les députés vont s’occuper aussi de la réforme du règlement de la Chambre, de l’analyse des recommandations du Greco et de la réforme constitutionnelle.
Geneviève Montaigu