À la suite des nouvelles mesures de lutte contre le coronavirus et en amont de la Saint-Nicolas, le vicaire général, Leo Wagner, fait part de l’état d’esprit qui règne au sein de l’Église.
Jeudi dernier, le reconfinement partiel est entré en vigueur dans le pays. Mais les églises, les mosquées et les autres lieux de culte sont toujours ouverts et doivent respecter certaines mesures. Le vicaire général, Leo Wagner, évoque la situation au sein de l’Église à quelques jours de la Saint-Nicolas.
Comment l’Église catholique se voit-elle impactée par rapport aux récentes nouvelles mesures liées au Covid-19, qui sont devenues plus strictes ?
Nous sommes, en premier lieu, très contents de pouvoir continuer les offices. D’un autre côté, nous avons bien compris le message du gouvernement, à savoir que tout le monde est amené à faire des efforts supplémentaires pour limiter les interactions sociales. Dans cette perspective, nous avons pris la décision de ne pas faire de catéchèse « physique ». Il y aura, bien entendu, une catéchèse numérique, mais pas de catéchèse en présentiel jusqu’à la fin de l’année. Nous avons également sollicité les paroisses afin qu’elles limitent les réunions pastorales au strict minimum, s’il devait s’agir de réunions en présentiel. L’Église soutient donc l’effort de toute la société et du gouvernement pendant cette période de semi-confinement, en vue de réduire les interactions sociales. Et dans ce cadre, nous sommes solidaires avec la société et le gouvernement. Pour le reste, nous sommes heureux de pouvoir continuer à célébrer les messes, bien entendu dans le strict respect des règles d’hygiène et des gestes barrières, comme dans le passé. Dans ce contexte, nous avons renforcé les mesures de sécurité dans le sens où, désormais, les chantres et les quelques choristes autorisés à chanter vont également porter le masque pendant tout l’exercice de leur fonction durant l’entièreté des offices. Tout le monde portera donc le masque, hormis le prêtre qui préside. Nous avons instauré quelques nouvelles règles supplémentaires.
Quel serait l’adjectif le plus approprié pour décrire votre état d’esprit actuel ?
Je suis inquiet au vu des chiffres des infections liées au Covid-19, cela m’inquiète vraiment. De même que le nombre de lits déjà occupés en soins intensifs, un personnel soignant qui est un peu à la limite de ses capacités… cela m’inquiète et j’attends vraiment maintenant, de la part de tout le monde, qu’un effort collectif soit fait, justement pour respecter l’engagement du personnel soignant et pour la protection des personnes les plus vulnérables. J’espère que tout le monde fera un effort supplémentaire pour réduire les cas d’infection.
Nourrissez-vous un sentiment d’optimisme pour le futur, à moyen ou long terme ?
Je pense que je suis un optimiste réaliste et me réjouis bien sûr des annonces de l’arrivée de vaccins, tout en sachant que les efforts pour vacciner une majorité de personnes nous occuperont pendant des mois. Nous avons des mois assez durs face à nous, durant lesquels la discipline sera de mise.
J’espère que tout le monde fera un effort supplémentaire pour réduire les cas d’infection au Covid-19
Abordons à présent la fête de la Saint-Nicolas qui aura lieu dimanche : comment se déroulera-t-elle en fonction de la pandémie ?
Il y a des coutumes qui sont liées à la fête de la Saint-Nicolas, à savoir que saint Nicolas rend visite aux familles. Cela étant, ces visites ne sont jamais organisées par l’Église, ou alors très rarement. Il s’agit surtout d’initiatives privées. L’Église ne s’en mêle donc pas, mais il va de soi que cette année-ci, je ne pense pas que saint Nicolas visitera beaucoup de familles de manière physique. J’ai entendu dire qu’en certains endroits, les personnes qui assumeront le rôle de faire une surprise aux enfants ont choisi de rester en voiture. Et les enfants s’en approcheront pour venir chercher leurs cadeaux. Mais je le répète, l’Église ne se mêle aucunement de cette organisation. Il s’agit de personnes privées qui assument cela et nous n’avons donc aucune responsabilité dans cette organisation.
Que dire de la Saint-Nicolas dans la catéchèse ?
Il s’agit d’une coutume. Dans le cadre de la catéchèse, on parle de saint Nicolas en tant que saint homme, en tant qu’évêque. On raconte aussi, bien sûr, les légendes qui sont liées à sa personne. Mais c’est surtout sur sa bonté que l’on insiste, et sur l’aspect de bonté dans la vie par rapport au fait de faire des surprises et des cadeaux aux autres. Mais cette année, donc, cela me semble d’avance bien moins joyeux qu’au cours des années passées. Je suis cependant certain que les enfants recevront quand même leurs cadeaux.
Ce ne sera donc pas une Saint-Nicolas comme les autres ?
Non, effectivement, ce ne sera pas une Saint-Nicolas comme les autres cette année, mais je suis sûr que des moyens seront trouvés pour que les enfants puissent rencontrer saint Nicolas. Comme je l’ai déjà dit, ce seront les enfants qui iront à la rencontre de saint Nicolas, lequel les attendra dans une voiture ou dans une calèche, sans que lui-même circule de famille en famille. J’évoque ici des cas particuliers et précis. Ceci dit, je ne connais pas le déroulement exact de la fête au niveau national. Mais je peux affirmer sans aucun doute que la Saint-Nicolas 2020 ne sera pas semblable à celles des années précédentes.
Auriez-vous un message à destination des enfants, petits et grands, à l’occasion de cette fête de la Saint-Nicolas ?
J’aimerais dire aux enfants que saint Nicolas les aime certainement, que ce dernier trouvera des moyens pour leur apporter une petite surprise et qu’ils n’oublient pas de partager leur joie avec ceux qui sont dans le besoin.
Et par rapport au père Fouettard ?
Le père Fouettard connaît certainement des côtés un peu moins positifs, mais je prie le père Fouettard de se calmer un peu et de toujours croire à la bonté des enfants.
Pour conclure, si vous aviez un message d’ordre général à délivrer à tous les fidèles catholiques en ces temps compliqués, quel serait-il ?
Nous continuons à célébrer, à vivre notre foi dans la sincérité et la solidarité avec toute la société. Nous n’allons pas vivre une fête de Noël comme celles des années antérieures, mais j’invite ceux et celles qui n’ont pas la possibilité de fréquenter les messes à Noël à faire une petite prière à la maison et à tout de même s’associer à la joie que la naissance du Christ éveille chez les chrétiens.
Entretien avec Claude Damiani