L’Angleterre est sortie mercredi d’un confinement de quatre semaines et retourne à des restrictions régionales que le Premier ministre Boris Johnson espère lever grâce à la vaccination qui débutera la semaine prochaine.
Cette sortie de confinement laisse 99% de la population de l’Angleterre soumise à des règles contraignantes interdisant à des foyers différents de se retrouver chez eux ou au restaurant ou n’autorisant les pubs à fonctionner, dans le meilleur des cas, qu’à condition de servir un repas.
Elle coïncide avec l’annonce par le gouvernement de l’autorisation du vaccin contre le Covid-19 de l’Allemand BioNTech et de l’Américain Pfizer, le premier approuvé par un pays occidental, insufflant de l’espoir à une population lassée des restrictions.
C’est une nouvelle « fantastique », a salué dans un tweet le Premier ministre Boris Johnson. « C’est la protection des vaccins qui nous permettra à terme de reprendre nos vies et de redémarrer l’économie », très affaiblie par l’impact de la pandémie qui a fait plus de 59.000 morts dans le pays, le plus endeuillé en Europe.
Le Royaume-Uni a commandé au total 40 millions de doses du vaccin Pfizer/BioNTech pour 2020 et 2021, ce qui permettra de vacciner 20 millions de personnes -un peu moins du tiers de la population-, deux doses étant nécessaires.
Environ 10 millions de doses de ce vaccin, qui doit être conservé à très basse température, devraient être disponibles dans les prochaines semaines, avec 800.000 doses arrivant dès la semaine prochaine. Elles seront destinées aux publics prioritaires comme les personnes les plus âgées et vulnérables et les soignants.
Une rapidité qui n’est pas synonyme de précipitation, a affirmé l’agence britannique du médicament, appelant le public à la confiance et assurant que son travail s’était déroulé de manière « indépendante » malgré la pression considérable créée par la pandémie.
« Des équipes distinctes ont travaillé en parallèle de la manière plus rigoureuse sur ce vaccin, sans négliger aucun aspect », a martelé June Raine, la directrice de l’Agence indépendante de réglementation des médicaments et des produits de santé (MHRA) lors d’une conférence de presse.
« Jusqu’au printemps »
Le deuxième confinement imposé en Angleterre est remplacé, au moins jusqu’en février, par un système d’alerte à trois niveaux, imposant de strictes restrictions à la quasi totalité de la population, soit environ 55 millions de personnes.
« Cela prendra jusqu’au printemps pour que soient vaccinées les personnes vulnérables qui le souhaitent », a averti cependant le chef médical pour l’Angleterre, Chris Whitty. « Nous ne pouvons pas baisser la garde ».
Les restrictions sont plus sévères qu’avant le confinement, ce qui a provoqué la colère de nombreux députés, y compris dans les rangs conservateurs.
55 députés du parti au pouvoir ont voté contre le plan gouvernemental et 16 autres se sont abstenus, confrontant Boris Johnson à la plus grosse rébellion au sein de son parti depuis son élection.
Les mesures seront réexaminées toutes les deux semaines, avec une première évaluation prévue le 16 décembre.
Parmi les assouplissements communs à toute l’Angleterre, les magasins non essentiels peuvent de nouveau accueillir des clients, au grand soulagement des commerçants à l’approche de Noël, période traditionnellement faste.
Les salles de sport peuvent aussi rouvrir, et les services religieux et les mariages reprendre.
Les habitants peuvent désormais se réunir, à six maximum, et à l’extérieur uniquement si leur région est concernée par le niveau d’alerte le plus élevé.
Pour soutenir le secteur dans la période des achats de Noël, le gouvernement a décidé de donner plus de flexibilité aux commerces pour leurs heures d’ouverture, certaines chaînes pouvant choisir d’accueillir des clients 24 heures sur 24.
Malgré les progrès contre la maladie, avec une baisse d’environ un tiers du nombre de contaminations pendant le confinement selon une étude menée par l’Imperial College de Londres, un assouplissement des restrictions avant Noël est peu probable.
Les Britanniques auront cependant une trêve pour les fêtes, les réunions de famille – trois foyers maximum -étant autorisées pendant cinq jours, du 23 au 27 décembre.
AFP