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Le virus se répand dans les maisons de retraite du pays


En tout, 259 cas positifs sont recensés dans 28 établissements sur les 52 au total, dont 24 nouveaux cas pour la journée de mardi, a annoncé la ministre. (photo archives lq/Tania Feller)

Les derniers chiffres livrés mardi par la ministre Corinne Cahen témoignent d’une importante hausse des décès dans les maisons de retraite et de soins.

Si le sujet revient régulièrement à l’ordre du jour, c’est parce que les résidents des maisons de retraite et de soins sont les plus vulnérables face au Covid-19. Il y a trois semaines, les députés débattaient déjà en commission des mesures prises dans les établissements. Mardi, le groupe CSV a initié une heure d’actualité sur le même sujet alors que le nombre d’infections augmente aussi chez les pensionnaires des maisons de retraite.

La ministre de la Famille, Corinne Cahen (DP), a livré mardi les chiffres actualisés. En tout, 259 cas positifs sont recensés dans 28 établissements sur les 52 au total, dont 24 nouveaux cas pour la journée d’hier. La Copas, l’organisation faîtière des maisons de retraite et de soins, avait elle-même fait le bilan il y a un mois. Le 6 octobre, 313 personnes âgées, sur les 6 000 que comptent les structures d’accueil, avaient été atteintes par le coronavirus et la Copas dénombrait 68 décès depuis le début de la pandémie. Aujourd’hui, on compte un total de 846 infections et 125 décès depuis mars dernier. Le personnel aussi est durement touché avec près de 700 cas recensés, selon Corinne Cahen.

Les chiffres affolent et l’opposition réclame une stratégie nationale claire et des tests rapides pour protéger les personnes âgées des établissements sans pour autant les isoler. «C’est la quadrature du cercle», observe la ministre de la Santé qui insiste elle aussi sur l’essentiel besoin de contacts humains pour les pensionnaires, isolés de manière brutale lors du premier confinement.

Quatre niveaux d’alerte

Personne aujourd’hui ne veut revivre cette situation où des familles n’ont même pas pu accompagner leurs proches qui se sont éteints dans la plus grande des solitudes. Hier, au cours de cette heure d’actualité présentée par Marc Spautz (CSV), tout le monde s’est accordé sur le fait qu’une fermeture des établissements n’était pas envisageable. En revanche, les leçons de la première vague ont été retenues.

Pour éviter le confinement, la Copas a mis en place un système comprenant différents niveaux d’alerte selon les situations. Le niveau 1 permet encore les visites dans les établissements et les cas positifs sont isolés. Selon Corinne Cahen, 6 établissements sont actuellement au niveau 1. Puis le niveau 2 permet toujours les visites, mais dans un lieu dédié, aménagé à cet effet. Cela concerne 9 structures. Quand l’établissement est au niveau 3, cela signifie que les visites sont organisées sur rendez-vous et 28 établissements fonctionnent actuellement de la sorte. Enfin, le niveau 4 autorise uniquement la visite de proches auprès des personnes en fin de vie et c’est le cas pour 8 établissements.

La moitié des maisons testées

«On ignore la raison pour laquelle un cluster apparaît soudain dans un établissement, mais on sait que beaucoup de pensionnaires sont asymptomatiques : ils sont positifs, mais ne développent pas la maladie», explique Corinne Cahen. Le plus important est d’avoir du matériel respiratoire et un stock de médicaments, selon la ministre de la Famille qui se réjouit, comme l’ensemble des députés, de la convention signée avec l’association des médecins pour organiser des gardes dans les maisons de retraite.

Quant aux tests que réclame l’opposition, ils sont pratiqués dans les maisons de retraite selon un programme établi. Jusqu’à présent, 23 établissements ont été entièrement testés et les équipes mobiles sont également intervenues une quinzaine de fois pour des foyers infectieux détectés. Les tests antigéniques rapides, selon la ministre de la Santé, Paulette Lenert, devraient arriver cette semaine. Ils pourront servir, entre autres, à dépister les visiteurs âgés de moins de 65 ans. Au-delà de cet âge, un test PCR est toujours recommandé.

Dès janvier prochain, les capacités des équipes mobiles seront développées dans les établissements de retraite et de soins.

La ministre de la Santé a en outre souligné que le personnel des maisons de retraite et de soins était traité de la même manière que celui provenant du milieu hospitalier qui est invité à se faire dépister toutes les deux semaines.

Geneviève Montaigu