Michel Ries dispute son premier grand tour avec enthousiasme. Le Luxembourgeois de Trek-Segafredo fait le point.
Il découvre la Vuelta avec de grands yeux. Michel Ries (22 ans) fait pour l’instant très bonne figure dans une épreuve particulièrement relevée et guère épargnée par les conditions météorologiques épouvantables. Le grimpeur luxembourgeois ne se plaint pas. Mieux, il se plaît à engranger de l’expérience.
Ses premières impressions. «C’est un début de Tour d’Espagne très difficile que nous avons vécu, ce n’était sûrement pas une première semaine tranquille, mais c’est la même chose pour tout le monde, alors c’était bien qu’on ait eu lundi le jour de repos.»
Pas surpris du niveau. «J’avais déjà couru des courses de ce niveau-là, il y a de bons coureurs au départ de ce Tour d’Espagne et tout le monde veut faire des résultats dans ce dernier grand tour de la saison.»
Un temps automnal. «Je n’ai pas vraiment souffert de le pluie et du froid jusque-là. Nos vêtements sont adaptés mais dimanche, c’est vrai que c’était un peu dur. Il faisait 2 °C au sommet.»
Beaucoup de leaders. «Il y a de grands coureurs au départ, mais la course est ouverte et on voit déjà de grands écarts. On le voit chaque matin, beaucoup de coureurs veulent prendre l’échappée et c’est très difficile d’y arriver. Cela change la course. Il y a encore beaucoup de coureurs qui tentent de prendre cette échappée, que cela change la course.»
Les bulles sont très bien respectées depuis le départ et il n’y a personne au départ ni à l’arrivée. Ce n’est pas drôle, mais cela permet à la course de se dérouler
Sa forme du moment. «Ça va, les premiers jours, je dois dire que je n’avais pas de super jambes mais globalement, ça va de mieux en mieux. J’aurais voulu tenter d’aller prendre l’échappée, mais jusqu’à maintenant, je n’ai pas pu le faire. J’essaierai encore. C’est une grande bataille chaque jour. Beaucoup de coureurs sont intéressés de prendre l’échappée car elle a de grandes chances d’aller au bout. Je reste optimiste.»
Deuxième semaine. «Ce sera difficile encore, même s’il y aura deux étapes pour les sprinteurs. Il se pourrait que ces étapes soient décisives pour le classement de cette Vuelta.»
L’absence de public. dans les arrivées au sommet «Cela fait bizarre, notamment pour les étapes disputées au Pays basque. On se sent un peu perdus dans la nature dans ces moments-là. Mais on est habitués, même au départ il n’y a personne. Les organisateurs sont vraiment stricts avec les recommandations sanitaires. Les bulles sont très bien respectées depuis le départ et il n’y a personne au départ ni à l’arrivée. Ce n’est pas drôle, mais cela permet à la course de se dérouler. C’est nécessaire de suivre toutes ces restrictions.»
La position des grands leaders. «Dimanche, Primoz Roglic a perdu son maillot rouge. Il était mal placé dans une descente (NDLR: on a appris que l’intéressé avait perdu du temps au moment d’enfiler une veste de protection avant d’aborder la descente). Cela ne veut pas dire pour autant qu’il est en méforme. Dans la montée finale, je me suis retrouvé dans le deuxième groupe et Roglic et ses coéquipiers de Jumbo ont mis du temps pour remonter. Cela veut dire qu’ils revenaient de loin. Au final, je trouve qu’il n’a pas perdu trop de temps que ça. Ils ont simplement payé une faute de placement.»
Un apprentissage utile. «Il y a beaucoup de choses à retirer lorsqu’on participe à un grand tour. Notre façon de courir me donne de l’expérience, car n’ayant pas de leader pour le classement général, chaque jour, on essaie de prendre le bon coup. Chaque jour, on apprend. J’espère que pour les étapes à venir, et le futur en général, ce sera utile.»
Son étape mardi. Son coéquipier, Kenny Elissonde a terminé à la neuvième place, dans le groupefleuve chassé par l’équipe Ineos Grenadiers. L’équipe Trek-Segafredo, Michel Ries et ses coéquipiers ont résisté dans une étape une fois de plus très sélective. Il prend finalement la 81e place à un peu plus de onze minutes de Michael Woods.
Denis Bastien