En raison de deux cas positifs au Covid-19 et d’une mise en quarantaine préventive d’un autre joueur, Berchem a reporté son déplacement à Esch.
La mémoire a ceci de fascinant que peuvent s’y loger de très lointains et anecdotiques souvenirs et voir disparaître d’autres évènements bien plus graves et récents. Ainsi, trois week-ends «normaux» ont quasiment fait oublier une donnée fondamentale en saison 2020/2021 : une épée de Damoclès plane au-dessus de chaque journée et peut l’amputer de l’une ou l’autre rencontre. Lundi, la lame s’est abattue sur Esch – Berchem. Prévue ce mercredi soir, ce match en retard de la 2e journée – reportée à l’origine en raison de la trop grande proximité entre cette joute et celle livrée trois jours plus tôt par le club eschois en Coupe d’Europe – est une nouvelle fois remise à une date ultérieure en raison de cas positifs au sein de l’effectif du Reiserbann.
Tout commence en ce dimanche 4 octobre et ce déplacement de la réserve berchemoise au centre René-Hartmann pour le compte de la 4e journée de la poule A de Promotion. Battue par son homologue dudelangeoise (29-26), l’équipe se réveille le lundi matin avec la gueule de bois. Un joueur en particulier. Affaibli, celui-ci passe un test PCR qui se révèle positif et entraîne le placement de l’équipe réserve en quarantaine. Cinq jours plus tard, ses membres se voient introduire le goupillon dans les narines. Résultat : dix d’entre eux sont infectés par le Covid-19. Parmi eux, Charel Brittner mais pas Ben, son frère, membre de l’équipe première. Ce dernier figurait d’ailleurs samedi dernier dans le groupe victorieux de Schifflange (38-16). Depuis dimanche, il se trouve à l’isolement.
«C’est fou ce qui nous est arrivé», déclare Tom Majerus, manager d’un club qui avait déjà vu la saison passée Geoffroy Guillaume placé en quarantaine en raison d’une relation professionnelle positive au Covid-19. Pour l’heure, l’équipe première compte officiellement deux cas positifs puisque en plus de Charel Brittner, Ben Majerus est aussi infecté. En raison de ces cas, le club a donc logiquement demandé le report de son duel contre Esch. Reste à savoir ce qui se passerait si vendredi, le test de Ben Brittner venait à se révéler positif. L’équipe première tout entière serait-elle placée en quarantaine ? «Normalement, fait remarquer Majerus, on regarde avec qui la personne testée était en contact 2 à 3 jours avant. Et comme il est chez lui depuis dimanche. Si on commence à remonter une semaine avant, on en finirait plus….»
«À l’étranger, les pros sont testés toutes les semaines»
Cette réaction, bien compréhensible, pose toutefois la question de la cohérence de cette logique au vu de la durée d’incubation du virus qui peut aller de 1 à 14 jours avec une médiane estimée à 5-6 jours. Mais aussi de la limite du handball luxembourgeois. «À l’étranger, les pros sont testés toutes les semaines, ici ce n’est pas le cas et ce alors que ces mêmes joueurs côtoient tous les jours d’autres personnes au travers de leur milieu professionnel», fait remarquer un observateur.
Une chose est certaine, si le nombre de reports venait à s’accumuler, cela pourrait poser de sérieux problèmes et mettre en péril la saison. «Sincèrement, autant j’étais optimiste en la débutant, autant je commence à m’interroger, confie Tom Majerus. Je ne sais pas si cette saison ira à son terme. J’ai des doutes. Ou alors, il faudra peut-être penser à un plan B…»
À Esch, on regrette évidemment ce nouveau contre-temps. «C’est dommage, soupire André Gulbicki. C’est la deuxième fois. J’espère qu’on va vite trouver une date.» L’entraîneur eschois en a déjà coché quelques-unes dans le calendrier. La première, le mercredi 11 novembre. «On pourrait éventuellement jouer, mais c’est juste après le stage de la sélection (NDLR : du 30 octobre au 9 novembre). Après, il y a aussi le 25 novembre et les 2,9, 16 décembre…» Vous l’aurez noté, à chaque fois, il s’agit d’un mercredi, seul jour dans la semaine où les Eschois n’ont pas d’entraînement de programmé.
Charles Michel