Les reproches formulés vendredi par le SEW/OGBL à l’encontre du ministre de l’Éducation nationale sont lourds. Pour le syndicat, Claude Meisch aurait comme seul objectif de se mettre en avant et de soigner son image sans trop se préoccuper des besoins des élèves et enseignants. La critique est certainement trop sévère. Elle pourrait toutefois être une conséquence de la frustration des enseignants qui, selon le SEW/OGBL, ne cesserait de gagner du terrain. De son côté, Claude Meisch loue encore et toujours le grand engagement et la motivation du corps enseignant.
Qui dit donc vrai? Comme souvent, il faut savoir nuancer. Dans le contexte de l’école, trouver un dénominateur commun est encore plus important que dans d’autres domaines. L’avenir de nos enfants est en jeu, ni plus ni moins. Dans ce contexte, les prises de bec à répétition sont néfastes. L’intérêt des élèves passe au second plan. En même temps, les querelles n’encouragent certainement pas de jeunes diplômés à entamer une carrière dans l’enseignement. Le cercle est vicieux : le manque de personnel mène à une perte de qualité des cours. Encore une fois, c’est l’élève qui paie la note.
Belle pagaille donc en amont de la rentrée des classes, fixée à mardi. La crise sanitaire ne facilite en rien les choses. Au printemps, après de longues semaines de confinement, le camp syndical avait souligné que la santé des élèves et des enseignants doit toujours primer. L’enseignement en alternance a été la solution choisie par le ministre pour assurer cette sécurité. Mais le concept n’a jamais fait l’unanimité, y compris parmi les syndicats. Alors que le SEW/OGBL menait la fronde, le SNE/CGFP avait un a priori plus positif. S’y ajoutent près de 6 500 parents qui ont revendiqué dans une pétition que les écoles restent fermées jusqu’en septembre. L’éducation nationale reste un terrain miné. Il est d’autant plus important qu’une remise en question ait lieu.
David Marques