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Claude Meisch part en lutte contre le décrochage scolaire


Claude Meisch, le ministre de l'Education nationale, de l'Enfance et de la Jeunesse, veut faire baisser le taux de décrochage scolaire du pays au travers six pistes de réflexion. (photo JC Ernst)

L’augmentation du nombre de jeunes quittant l’école sans diplôme commence à être inquiétant. Claude Meisch, ministre de l’Éducation nationale a fait une priorité de la lutte contre le décrochage scolaire. Il veut profiter de la présidence européenne du Luxembourg pour inverser cette tendance et atteindre les standards européens.

Le décrochage scolaire  et plus généralement l’échec scolaire préoccupe le Grand-Duché au point d’être devenu une des nombreuses priorités de la présidence luxembourgeoise du Conseil de l’Europe.

Mercredi matin, le ministre de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse, Claude Meisch, a présenté son plan pour lutter contre ce phénomène, qui touche au Luxembourg plus de 800 jeunes par an, qui font le choix de quitter définitivement l’école.

Les derniers chiffres, publiés fin juin, datent de l’année scolaire 2012/2013. Ils montrent qu’après une stabilisation pendant plusieurs années à 9 %, le taux de décrochage de la population scolaire du pays est passé à 11,6 %. «Une hausse qui nous pousse à réagir», a expliqué le ministre de l’Éducation nationale.

À titre de comparaison, la moyenne européenne s’élève à 12 % et est en baisse depuis 2006. L’Union européenne s’est d’ailleurs fixé comme objectif d’atteindre une moyenne de 10 % en 2020. Il reste donc moins de cinq ans au Luxembourg pour inverser la tendance.

Des pistes significatives

Pour le ministère, les causes directes du décrochage scolaire résident souvent dans les échecs répétés de l’élève, l’impossibilité de trouver un poste d’apprentissage ou encore des problèmes personnels. Pour autant, le phénomène relève également du contexte social.

Claude Meisch veut s’appuyer sur six piliers stratégiques mis en place lors d’un symposium qui a réuni les décideurs politiques européens et des experts de l’éducation et de la recherche des 28 États membres, et dont le Luxembourg devrait rendre les conclusions au Conseil des ministres de l’Éducation nationale en novembre prochain.

Sans considération du fait que les idées dégagées au niveau européen correspondent ou non aux particularités du pays, le ministre a livré ces «pistes prometteuses». Elles comprennent la mise en place d’une stratégie (cohérente) nationale de lutte contre le décrochage, la prévention en créant des synergies dans les régions, un développement global et structuré de l’école, un travail sur la transition scolaire entre le fondamental et le secondaire, une formation des enseignants à propos du décrochage et des troubles cognitifs et, pour finir, le renforcement du lien parents-école en misant sur un travail plus approfondi avec les parents.

 

Impression

Concrètement, ces pistes aboutiront à la création d’un Observatoire du maintien scolaire. Il sera présenté au premier trimestre de la prochaine année scolaire et aura pour mission de coordonner les efforts en faveur des élèves menacés de décrochage.

Les démarches d’orientation seront menées au sein de chaque lycée. Pour aider les enseignants, le bachelor en sciences de l’éducation mettra l’accent sur les troubles cognitifs spécifiques. En outre, un master en éducation secondaire sera créé à la rentrée 2016/2017. Il tiendra compte de toutes les priorités liées à la prévention du décrochage scolaire.

Pas facile d’y voir clair dans cette annonce de six pistes et celle de la création d’outils, de formations, etc., auxquelles s’ajoutent des projets culturels «au service de la réussite». En somme, la mise en place d’un vaste cadre où interviendront des personnes formées à réagir face à un élève présentant des signes avant-coureur de décrochage. «Il n’existe plus un archétype du décrocheur et personne ne sait réagir face aux décrocheurs pour les réorienter», souligne Claude Meisch.

La stratégie du ministre s’étale donc sur le long terme, avec pour objectif la moyenne européenne en 2020, au lieu de réformer en force l’enseignement.

Jeremy Zabatta

La formation professionnelle mise en cause

Le syndicat OGBL a interpellé via un communiqué de presse le ministre de l’Éducation nationale, Claude Meisch, peu après la présentation de son plan de lutte contre le décrochage scolaire. Le ministre, qui doit faire face à une importante contestation syndicale concernant sa réforme de l’enseignement, n’est, semble-t-il, pas sur la même longueur d’ondes que les représentants sociaux qui trouvent la cause de l’augmentation du décrochage scolaire dans l’échec de la réforme de la formation professionnelle.

«L’analyse des chiffres du décrochage scolaire publiés récemment par le Menje montre pourtant que les jeunes fréquentant les classes du régime professionnel représentent 50,71 % des décrocheurs scolaires, alors que ces mêmes jeunes ne représentent que 20,04 % de tous les élèves fréquentant les enseignements secondaire et secondaire technique. Constatant l’échec manifeste de la réforme de la Formation professionnelle, le SEW voudrait prendre fermement position contre les manœuvres actuelles visant à privatiser celle-ci.

La Fédération des artisans, prétextant l’inefficacité actuelle de la formation professionnelle et exploitant les déclarations répétées des ministres Schmit et Schneider en faveur d’une implication plus conséquente des entreprises, a annoncé sa volonté de prendre elle-même en main la formation des jeunes en échec à travers la création de centres de compétences de formation professionnelle»

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