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Jérôme Salomon : « Il faut se préparer à une deuxième vague »


"Ce qu'il faut bien comprendre, c'est que ce sont essentiellement nos comportements qui conditionnent la reprise épidémique", a écrit au Figaro le Pr Salomon. (Photo : AFP)

« Il faut se préparer à une reprise de l’épidémie (de Covid-19), voire à une deuxième vague », qui est possible « cet automne ou cet hiver », estime le directeur général de la Santé, Jérôme Salomon, dans Le Figaro mercredi.

« Nous ne savons pas tout sur le comportement saisonnier de ce virus qui circule toujours », indique le n° 2 du ministère de la Santé. « Tous les services de l’État, les professionnels, les acteurs de terrain sont mobilisés pour gérer les clusters (NDLR : foyers d’infection) actuels et anticiper un rebond épidémique cet automne ou cet hiver », ajoute-t-il dans cet entretien pour lequel ses réponses ont été envoyées par écrit au journal.

« Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que ce sont essentiellement nos comportements qui conditionnent la reprise épidémique : si nous voulons éviter cela, il faut que chacune et chacun continue de respecter les mesures barrières, les mesures d’hygiène, la distanciation physique et le port du masque, surtout en situation de promiscuité et dans un espace clos », poursuit le Pr Salomon.

« La réponse devra être proportionnée à la gravité de la menace »

« Si la situation se dégrade à nouveau, nous avons à disposition plusieurs mesures de gestion du risque : l’information locale, la protection des plus fragiles, le renforcement des mesures barrières, envisager des mesures de limitation des déplacements par exemple », estime-t-il. « La réponse comme depuis le début devra être proportionnée à la gravité de la menace et évaluée en fonction des connaissances et de la situation locale », selon lui.

Actuellement, la France réalise « près de 300 000 tests PCR par semaine et en a effectué 2 millions depuis le déconfinement », ce qui permet d’avoir « un bon indicateur de l’évolution de l’épidémie » : le taux de positivité de ces tests. « Pour la semaine du 22 juin, hors Guyane (NDLR : où l’épidémie s’accélère), il est de 0,94 %, ce qui signifie que nous testons en moyenne 107 personnes par cas positif », explique Jérôme Salomon.

« En Guyane, plus de 7 000 tests par semaine sont réalisés et le taux de positivité est très élevé, autour de 20 %, ce qui correspond à cinq personnes testées pour une positive », dit-il. Selon lui, les opérations de dépistage « vont être amplifiées tout au long de l’été au plus près des activités de nos concitoyens ». « Nous envisageons également d’organiser des opérations de porte-à-porte », dit-il.

LQ/AFP