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Covid-19 : Giuseppe Conte entendu par un magistrat


La procureur de Bergame a auditionné le président du Conseil à Rome. (Photo : AFP)

Le président du Conseil italien, Giuseppe Conte, a été entendu vendredi pendant près de trois heures par un magistrat sur la gestion par le gouvernement de la crise du coronavirus, a indiqué son service de presse.

La procureure de Bergame, Maria Cristina Rota, a auditionné M. Conte à la primature à Rome, dans le cadre d’une enquête sur les retards en mars derniers dans la création de « zones rouges » dans deux communes du nord du pays, alors que l’épidémie explosait.  La magistrate et son équipe, arrivées à la primature en début de matinée devant les caméras des journalistes, devaient également entendre les ministres de la Santé, Roberto Speranza, et de l’Intérieur, Luciana Lamorgese.

Le parquet de Bergame, ville martyre de la région de Lombardie et épicentre de l’épidémie qui a frappé l’Italie de début février à mai et fait plus de 34.000 morts, mène plusieurs enquêtes distinctes liées à cette tragédie. L’une d’elle défraye particulièrement la chronique ces derniers jours en Italie. Elle porte sur les retards dans la création d’une « zone rouge » comprenant deux communes de ce département, Nembro et Alzano Lombardo, particulièrement touchées par le Covid-19.

Une «zone rouge» au centre de l’enquête

Le gouvernement central et les dirigeants de la Lombardie se rejettent la responsabilité de ce retard, qui a eu un impact dramatique avec la saturation du système sanitaire, la hausse de la mortalité et la progression du nouveau coronavirus dans cette région. Mercredi soir, M. Conte avait assuré qu’il « ferait consciencieusement état » au procureur « de tous les faits a sa connaissance », se disant « pas du tout inquiet ». « Toutes les enquêtes sont les bienvenues », a-t-il assuré.

Le président de la Lombardie, Attilio Fontana, et son responsable régional de la Santé, Giulio Gallera, entendus avaient eux étaient auditionnés fin mai, affirmant que la décision d’établir la « zone rouge » revenait au gouvernement à Rome. Pour le ministre des Affaires régionales, Francesco Boccia, la région aurait pu d’elle-même instaurer ces mêmes « zone rouge », la loi l’autorisant.

Toute la question porte sur qui, du gouvernement central ou de la Lombardie, aurait dû, entre le 3 et le 9 mars, prendre cette décision. Les premières « zones rouges » ont été établies fin février sur décision du gouvernement italien et ont concerné une dizaine de municipalités en Lombardie, notamment Codogno, la ville du « patient numéro un ».

LQ/AFP