Le premier syndicat luxembourgeois salue ce lundi matin la déclassification par le gouvernement de nombreux secteurs de la mesure de crise des 60 heures par semaine. Mais maintient des doutes sur la cohérence d’une telle dérogation, y compris pour les secteurs essentiels, au regard de la fatigue engendrée.
La liste des secteurs éligibles aux 60 heures par semaine est désormais limitée à 13 secteurs jugés comme étant «essentiels», depuis vendredi.
L’OGB-L s’en réjouit, notamment avec l’exclusion de certaines activités commerciales et artisanales comme les opticiens, les pressing, les magasins de bricolage, le jardinage, etc.
L’OGB-L salue également que « le gouvernement n’a pas reconduit la possibilité prévue pour les secteurs ‘essentiels’ de refuser tout congé et même d’annuler des congés déjà accordés, et cela malgré des pressions patronales ».
Le syndicat reste vigilent sur les chevaux de Troie que le patronat voudrait passer sur la « flexibilité » du travail à l’occasion de la crise, en distinguant ce qui relève de l’exception et ce qui relève d’une forme d’abus.
Toutefois, l’OGBL conteste globalement le maintien de la mesure d’urgence des 60 heures, mise en place fin mars. Le syndicat s’interroge sur les risques de la prolongation d’une telle mesure, y compris dans les secteurs « essentiels ». « Avec la prolongation de la dérogation […], cette situation permettant des heures de travail jusqu’à 60 heures par semaine pourra donc perdurer pendant près de trois mois », constate l’OGBL, alors que les équipes des secteurs en question sont sur les rotules. « Il est à craindre que cela ait potentiellement des conséquences négatives pour la santé et la sécurité des salariés concernés ».
LQ
Liste des secteurs définis comme «essentiels»
– les services publics nécessaires au bon fonctionnement de l’État,
– le secteur de la santé et des soins, y compris les activités hospitalières et les laboratoires d’analyses
médicales,
– la production et la distribution d’énergie et de produits pétroliers,
– le secteur de l’alimentation,
– la production et la distribution de l’eau,
– la collecte et le traitement des eaux usées,
– l’enlèvement et la gestion des déchets,
– les transports publics,
– les services de transport, de transbordement et d’expédition de marchandises et de fret,
– les systèmes d’échange, de paiement et de règlements des instruments,
– les services postaux et de télécommunication,
– les services de gardiennage, de sécurité, transports de fonds et de nettoyage,
– les activités essentielles liées au fonctionnement du secteur financier et du secteur de l’assurance et de la
réassurance.