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Thionville : un millier de cas Covid aux urgences de Bel-Air


Le Dr Jean-Luc Petit est le chef du service des urgences de l’hôpital Bel-Air de Thionville. (photo RL/Philippe Neu)

C’est paradoxal, mais les urgences de l’hôpital Bel-Air ont enregistré moins de passages en mars et avril de cette année que durant la même période en 2019. Le Dr Jean-Luc Petit, chef du service des urgences, de l’UHCD* et du SMUR, explique.

On imagine qu’avec la pandémie, les urgences de l’hôpital Bel-Air ont été submergées. Est-ce le cas ?

En mars et avril, nous avons eu une diminution d’environ 30 % des admissions, soit 4 599 passages, pour 6 330 durant la même période en 2019. Et dans ces 4 599 patients accueillis aux urgences, nous comptons près de 1 000 Covid. Donc la baisse est de l’ordre de 40 % en termes de non-Covid. Cette proportion, constatée à Thionville, est la même à Metz ou ailleurs.

Moins de passages, mais quand même un millier de cas Covid. Le taux d’hospitalisation doit être à la hausse, non ?

Oui, 35 % en mars et avril 2020, pour 28 % en mars et avril 2019. Au début, et avec un décalage avec Metz, on a enregistré beaucoup de Covid ambulants, ensuite des Covid avec hospitalisation, et enfin des hospitalisations plus graves. Depuis une dizaine de jours, nous sommes sur la décroissance.

Depuis le début, l’hôpital a gardé la possibilité d’admettre tous les patients. Alors pourquoi étaient-ils moins nombreux dans votre service ?

Parce qu’ils avaient peur de ne pas pouvoir être pris en charge, et par crainte d’une contamination. Des tas de malades, avec des pathologies chroniques, que nous avions l’habitude de voir, ont disparu de notre salle d’attente. Alors que nos moyens n’ont jamais été dépassés ! Aujourd’hui, ils commencent à réapparaître, mais certains avec des tableaux plus graves…

Comment expliquez-vous avoir eu moins de passages en pleine pandémie ?

Par la communication qui a été faite autour du Covid. Les gens ont bien compris qu’il ne fallait pas aller à l’hôpital en première intention.

Vos équipes peuvent-elles souffler maintenant ?

Oui, d’autant que nous avons eu, ces deux derniers mois, des renforts d’équipes médicales et paramédicales de la réserve sanitaire et d’autres régions. Elles nous ont donné un sérieux coup de main.

Constatez-vous une augmentation des pathologies propres au confinement ?

Si vous pensez aux accidents domestiques, on en a quelques-uns, mais pas plus que les années passées. Par contre, on voit des pathologies induites par le confinement, comme des états dépressifs et anxieux. Et un nombre anormal de défenestrations… On pourrait relier ce nombre au confinement, sans toutefois être catégorique à 100 %.

Recueilli par Ludovic Behrlé (Le Républicain lorrain)

*Unité d’hospitalisation de courte durée

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