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Un geste pour les soignants

Ils sont rincés, crevés, stressés et anxieux, mais ils ne baissent pas la garde face à la pandémie : les soignants des hôpitaux du pays, dont ceux de l’hôpital Kirchberg, méritent évidemment tous les éloges possibles, aussi bien pour leur courage que pour leur abnégation. Cela dit, le combat continue et de nombreux soignants ont dû être «reclassés», progressivement et en fonction de l’évolution du nombre des cas positifs, dans les services dédiés aux patients atteints du Covid-19. Au détriment, parfois, des patients souffrant d’autres pathologies.

Hier, à l’occasion de la visite du Premier ministre et de la ministre de la Santé à l’hôpital Kirchberg, le directeur général des Hôpitaux Robert-Schuman, le Dr Claude Schummer, a lancé un appel au chef du gouvernement qui était à ses côtés : «Nous avons besoin de dotations supplémentaires.»
Car même si la pandémie devait disparaître dans les prochaines semaines, voire mois, il subsistera toujours ce spectre anxiogène d’une deuxième vague. Mais au-delà de cette considération hypothétique, une chose semble certaine : si le personnel des hôpitaux tient le coup (avec brio) jusqu’à présent, qu’en sera-t-il dans quelques mois? C’est-à-dire, quel sera l’état d’épuisement des soignants lorsque les établissements hospitaliers atteindront ce que le Dr Claude Schummer a qualifié hier de «retour progressif à une normalité anormale, mais une normalité tout de même, avec la reprise des soins programmés», donc hors Covid-19?
Au cours de la visite d’hier à l’hôpital Kirchberg, si l’on pouvait deviner les sourires des soignants derrière leurs masques de protection, signe de respect envers nos dirigeants, leurs profondes cernes étaient, elles, bien visibles sous leurs yeux.
Mais un nouveau geste des autorités en termes de dotations pourrait certainement soulager et embellir ces visages qui ont été meurtris par toutes ces heures passées au service des autres.

Claude Damiani