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Ferino (Progrès), infidèle au poste


Un concours de circonstances a relancé Adrien Ferino comme défenseur droit du Progrès Niederkorn. (Photo Gerry Schmit)

Un concours de circonstances a relancé Adrien Ferino comme défenseur droit du Progrès Niederkorn, poste auquel il a gagné la Gambardella en 2010 avec le FC Metz.

Jusqu’à mardi dernier, 19h39, Adrien Ferino était un homme en colère : «N’ayons pas peur des mots, j’étais dégoûté et énervé. J’ai tout fait l’an passé pour qu’on soit européen et là, je me retrouve sur le banc. Et quand on m’y met, autant qu’on m’explique pourquoi, histoire que je bosse sur un point faible. Là, il n’y a rien eu.»

Ferino, qui a, depuis, eu une discussion avec Olivier Ciancanelli pour «tout mettre à plat», a vu le coup venir durant l’intersaison, quand la charnière Bouzid-Dog s’est dégagée alors qu’il en était l’un des piliers les deux saisons précédentes. Et puis, à 19h40, Jonathan Rigo, capitaine et latéral droit niederkornois, a dû sortir sur blessure. Ferino est alors entré sur le terrain comme un mort de faim et ce n’est pas lui qui établira un lien de causalité entre ce remplacement et la soudaine métamorphose du Progrès. Pourtant…

«Si ça va aux tirs au but, j’irai»

À peine sur la pelouse, le joueur d’1,79 m se rassure en effectuant une passe en retrait de la tête à Flauss pas si évidente que cela. La suite confirme qu’il est dans le coup. «En entrant, je me suis promis de leur rentrer dedans et de me concentrer sur mes tâches défensives, explique-t-il. Puis en deuxième mi-temps, je me suis dit qu’il fallait que je pense à monter puisqu’ils n’étaient plus du tout dangereux.»

Ce poste, le défenseur de 23 ans le connaît par cœur. «J’ai commencé défenseur central mais à 14 ans, puisque je n’ai pas eu une croissance rapide et que je ne faisais que 1,55 m, on m’a dit qu’il fallait que je joue latéral. On a aussi ajouté que je finirai par retourner dans l’axe, que c’était mon vrai poste», se souvient ce futur kinésithérapeute.

Il fait alors son trou dans le couloir droit de la défense messine et est l’un des trois messins de cette génération («avec Gaëtan Bussmann et Anthony M’Fa, qui viennent de jouer une saison en Ligue 1») à ne pas rater la moindre minute de la Coupe Gambardella 2010, du 1er tour à la finale gagnée au Stade de France face à Sochaux (1-1, 4-3 tab).

Durant cette campagne, l’équipe de Ferino passera trois fois aux tirs au but. Autant dire que si cet exercice était amené à se présenter, tard ce soir à Dublin, le blondinet ne se défilerait pas. «Si ça va aux tirs au but, j’irai, oui. Avec Metz, je n’avais pas tiré, mais l’an passé, j’étais prévu comme deuxième tireur derrière Jonathan Rigo.» Et comme ça lui réussit de passer après Rigo…

Matthieu Pécot