Le recours au dispositif du chômage partiel avait été demandé vendredi soir par 220 000 entreprises pour 2,2 millions de salariés au total, a annoncé la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, dimanche au « Grand Jury RTL/Le Figaro/LCI ».
« À la date de vendredi soir, nous avions 220 000 entreprises qui avaient demandé le chômage partiel pour tout ou partie de leurs salariés. C’est 65 000 de plus que la veille », a indiqué Muriel Pénicaud. Ces demandes concernaient « 2,2 millions de salariés » vendredi soir, soit « 600 000 de plus » que jeudi, a-t-elle ajouté. « On est à plusieurs milliers de demandes par minute », a-t-elle dit.
« Les principaux domaines » concernés sont « l’industrie, l’hébergement et restauration, la construction et le commerce non alimentaire », comme « les garages, qui sont très touchés en ce moment », a précisé la ministre. « Le but du chômage partiel, qu’on utilise massivement, c’est d’éviter les licenciements. Mon premier objectif, c’est qu’on évite les licenciements », afin d' »éviter la casse sociale et aussi permettre aux entreprises, demain, de repartir avec leurs compétences », a-t-elle souligné.
Ce dispositif « remplit son objectif puisqu’on a très peu d’augmentation pour l’instant – j’espère que ça va durer – du chômage », avec « 20 000 » inscriptions au chômage « de plus » lors de « la troisième semaine de mars par rapport à l’année dernière », a déclaré Pénicaud.
« Ne licenciez pas, utilisez le chômage partiel »
En parallèle, les embauches ont chuté « de 70% », « sauf dans certains secteurs qui sont la fabrication de masques, l’agriculture », a-t-elle noté. « Je redis aux entreprises : ne licenciez pas, utilisez le chômage partiel. Vous garderez vos compétences et vous ne mettrez pas vos salariés au chômage », a-t-elle insisté. Même pour « un seul salarié, le chômage partiel marche ».
« Toutes les demandes qui n’ont pas eu de réponse en 48 heures sont réputées acquises et on fera les contrôles a posteriori », après la crise sanitaire, a-t-elle rappelé.
AFP