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L’Europe et les Etats-Unis dans la tourmente


Plus de 572.040 cas d'infection ont été diagnostiqués dans 183 pays et territoires. (Photo / AFP)

L’Europe et les Etats-Unis se retrouvaient samedi en état de siège face au nouveau coronavirus qui a fait près de 28.000 morts dans le monde, au moment même où en Chine, Wuhan, point de départ de l’épidémie, commençait à sortir du confinement total.

Faute de vaccin ou de traitement éprouvé contre la maladie de Covid-19, plus de trois milliards de personnes sont confinées de gré ou de force sur la planète. La pandémie a tué plus de 20.000 personnes en Europe, continent le plus durement touché. Avec respectivement 9.134 et 5.690 décès, l’Italie et l’Espagne sont les deux pays du monde les plus atteints, et concentrent à eux seuls près des trois quarts des décès européens.

Le Royaume-Uni, lui, où le Premier ministre Boris Johnson a annoncé vendredi être contaminé, mais seulement avec de légers symptômes, a dépassé la barre de 1.000 morts, avec 260 nouveaux décès en une seule journée, selon un bilan officiel publié samedi. En Chine, la ville de Wuhan, où l’épidémie s’est déclarée en décembre, se rouvrait progressivement samedi après plus de deux mois d’isolement quasi total, avec l’arrivée du premier train de voyageurs autorisé depuis le confinement.

Après avoir dépassé l’Italie pour devenir le pays comptant le plus grand nombre de cas recensés, les Etats-Unis ont franchi la barre des 100.000 personnes contaminées, sur plus de 605.000 dans le monde. Le nouveau coronavirus y a fait à ce jour quelque 1.600 morts. Cette détérioration alarmante a conduit le président américain Donald Trump, après avoir promulgué un gigantesque plan de relance économique de plus de 2.000 milliards de dollars, à contraindre par décret le constructeur automobile General Motors à produire des respirateurs artificiels.

Manque d’équipements de protection

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a prévenu que « la pénurie chronique mondiale d’équipements de protection individuels » pour les personnels soignants représentait une « menace imminente » dans la lutte contre la pandémie. En France, cinquième pays le plus touché en nombre de morts (près de 2.000), le gouvernement a prolongé de deux semaines le confinement, soit jusqu’au 15 avril. « Il va falloir tenir », a prévenu le Premier ministre Edouard Philippe, mettant en garde contre « la vague extrêmement élevée » de la maladie qui « déferle sur la France ». L’armée française a évacué samedi par hélicoptère de premiers patients vers l’Allemagne.

Dans les pays les plus pauvres, notamment en Afrique subsaharienne, où les restrictions de déplacement compromettent les moyens de subsistance de populations qui vivent souvent au jour le jour, le confinement ne va pas de soi. Ainsi à Lagos, capitale économique du Nigeria, et ville la plus peuplée du continent, où les autorités se contentent pour le moment de fermer écoles, lieux publics, bars et marchés non alimentaires, et de dispenser des conseils de rester chez soi, les règles élémentaires de « distanciation sociale » s’avèrent problématiques.

L’épreuve ne fait que commencer

Face à l’autre catastrophe, économique, qui se profile, la communauté internationale tente de mobiliser des sommes astronomiques. Outre les 2.000 milliards annoncés par les Etats-Unis, les pays du G20 ont promis cette semaine d’injecter 5.000 milliards de dollars pour soutenir l’économie mondiale. L’Union européenne a elle renvoyé à dans deux semaines des « mesures fortes » contre le coronavirus, s’attirant la colère de l’Italie et de l’Espagne.

« Nous ne surmonterons pas cette crise sans une solidarité européenne forte, au niveau sanitaire et budgétaire », a souligné samedi le président français Emmanuel Macron à trois journaux italiens, appelant à lancer des emprunts communs à toute l’UE, ce à quoi l’Allemagne s’oppose totalement. Le Premier ministre Edouard Philippe a prévenu samedi que « les 15 premiers jours d’avril seront encore plus difficiles que les 15 jours qui viennent de s’écouler » dans la crise du coronavirus en France, car « le combat ne fait que commencer ».

 

LQ / AFP