[BGL Ligue] Le F91 enchaîne et recolle

Une semaine après avoir fait chuter le leader pétangeois, Dudelange a remporté un deuxième choc consécutif, contre la Jeunesse (0-1). Sa reprise est solide.

Treize tirs au but à zéro, six corners à deux : la Jeunesse en a bavé des ronds de chapeau toute la première période, bien que le F91, déjà privé de Schnell dans l’axe, ait en plus perdu après un quart d’heure un autre titulaire expérimenté, Mickaël Garos, pour ce qui ressemble à un problème musculaire à une cuisse.

Mais passons sur ce qui n’est pas un détail (le F91 va jouer une semaine anglaise et affronter notamment le Progrès avec deux routiniers de moins en défense) pour se concentrer sur le choc du jour : le champion en titre aurait pu mener déjà 2 ou 3-0 à la pause. Seulement Sommer était dans l’un de ces jours de grâce qui aide à repousser d’un gros réflexe une tête de Cools sur corner (21^e), ou d’une manchette une reprise de Sinani seul au deuxième poteau sur un tir non cadré de Stolz (32^e). Le portier eschois a, en plus, de la réussite puisque Steinbach dévie de la tête une demi-volée cadrée de Sinani sur un centre de Klapp (20^e) puis une déviation de Stolz sur un joli ballon en profondeur de Lesquoy (23^e).

En dix grosses minutes d’asphyxie complète, on a eu le temps de juger sur pied la prestation eschoise : insuffisante et peu inspirée dans les trente derniers mètres. Mais en face, les hommes de Bertrand Crasson ont, il faut dire, déjà trouvé un rythme de croisière solide dans le même 4-1-4-1 qui avait permis d’abattre Pétange une semaine plus tôt, entre les décrochages de Sinani et Stolz pour faire le jeu,  avec un côté droit Bouchouari-Klapp qui a fait des efforts pour se mettre au niveau d’un flanc gauche Lesquoy-Bernier toujours aussi mobile, avec un Keita qui trouve lentement sa place dans les mouvements offensifs.

Promesse d’un « gros match »

La Jeunesse et son coach, Noël Tosi, avaient promis « un gros match ». Ils sont revenus sur le terrain dans un esprit bien plus constructif, décidant d’appuyer sur Arslan, transparent en première période, pour l’isoler dans des un-contre-un avec Bouchouari. D’entrée, cela manque de faire mouche sur un petit ballon intelligent de Deidda glissé dans la surface, mais le tir de l’ailier gauche, en bout de course, bute sur un Joubert vigilant et aérien (48^e).

À ce moment-là, la moyenne d’âge des joueurs de champ du F91 a beau être de seulement 24 ans, il semble se dégager une sérénité que rien ne peut troubler. Pas même la perte de la mainmise sur le match. Bernier, recentré dans l’axe, distille une petite passe simple comme bonjour pour décaler Klapp, qui a repiqué pour glisser sous le pied de Sommer (0-1, 63^e).

Si Morren doit encore rameuter ses troupes pour s’assurer de garder le score, la Jeunesse ne se créera plus d’occasion franche. Elle continue de s’enliser pendant que le F91, lui, revient l’air de rien à cinq petits points du podium. Vu le gouffre qu’il y eut, fut un temps, entre lui et l’Europe, inutile de dire qu’il va apprécier ces 72 prochaines heures. Avant de retrouver un concurrent direct, un de plus, le Progrès. Un nouveau tournant. Un de plus.

Julien Mollereau