Future station dédiée aux poids lourds à Rodange : la situation se débloque

Une station-service dédiée aux poids lourds va être construite sur la N830 entre Rodange et Athus. Pierre Mellina et François Bausch donnent des précisions.

Toutes les autorisations sont réunies, la construction d’une station-service dédiée aux camions sur la N5 à Rodange peut commencer, nous a confirmé récemment le bourgmestre de Pétange, Pierre Mellina. Elle est présentée comme la solution aux nombreux bouchons qui perdurent dans le triangle des trois frontières depuis que les stations-services prolifèrent à Rodange, à deux pas de la frontière française.

Le problème ne date pas d’hier. Il s’est intensifié avec l’augmentation du trafic et en raison d’une décision de la commune frontalière de Longlaville, prise en octobre 2014, d’interdire la circulation des camions de plus de 3,5 tonnes sur son territoire. Les camions en transit doivent rester sur la N31 en direction de la Belgique et ne pas emprunter la N5. Ce que certains n’hésitent pourtant pas à faire.

«Le problème est national»

Les bouchons rendent la circulation très difficile de Pétange vers le pôle européen, dans le quartier de la Fonderie à Rodange, ainsi que sur les axes venant d’Aubange en Belgique ou de Longwy en France. Dans l’espoir de désengorger la N5, la N44, la N830 et l’E411, la commune de Pétange a proposé de construire une station-service géante qui permettra de servir plusieurs camions simultanément sur l’avenue de l’Europe. Un permis de construire avait été émis par la commune de Pétange en septembre dernier. Même François Bausch, alors ministre du Développement durable et des Infrastructures, avait proposé son aide.

«Le problème est national, estime Pierre Mellina, le bourgmestre de Pétange. La solution est la même pour Rodange et Schengen, il faut construire une station-service. La collectrice (A13) est la seule autoroute qui ne dispose pas d’une station-service.» Avec l’accord du ministre, le bourgmestre s’est mis en quête d’un endroit où implanter cette solution aux embouteillages.

«La station-service aura pour emplacement un terrain d’ArcelorMittal à l’emplacement de l’ancienne usine d’Athus côté belge, le long du boulevard de l’Europe en face de l’emplacement du terminal des conteneurs. Il s’agit du seul emplacement possible selon le PAG», explique Pierre Mellina, avant de préciser : «Il y aura plus d’espace pour garer les poids lourds.» Ceux qui attendent leur tour ne bloqueront en théorie plus la circulation.

Neuf camions pourront se servir simultanément

Le terrain appartient à ArcelorMittal et l’entrée et la sortie des camions de la station-service se feront du côté belge par la N830, précise le ministre de la Mobilité et des Travaux publics, François Bausch, en réponse à une question parlementaire datant du 30 décembre dernier, dans laquelle le député pirate Marc Goergen s’interroge sur le bien-fondé d’une telle entreprise. Le ministre précise que la station pourra servir neuf camions simultanément et que l’exploitant envisage de vendre 10 millions de litres de diesel par an.

«Le 3 mars 2017, l’entreprise Proru a présenté une demande pour pouvoir construire et exploiter une station-service à Rodange. L’autorisation de ce projet a été remise par la ministre de l’Environnement, du Climat et du Développement durable dans le cadre de la loi commodo. Deux modifications de cette entreprise ont été approuvées en mai 2018 et 2019», précise le ministre.

A priori tout devrait être en ordre. L’impact du projet sur l’environnement sera analysé en amont à l’occasion d’une vérification que le ministre qualifie de stratégique. Ne restera plus au bourgmestre de Pétange qu’à signer les autorisations de construire afférentes.

Les embouteillages devraient donc en théorie être réduits. Pour le bourgmestre, ce serait déjà le cas ces dernières semaines : «Peut-être que les camionneurs en ont assez d’attendre et de perdre leur temps.»

Sophie Kieffer