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Cour : l’enquête continue

Personne ne tient tête à Maria Teresa, témoignaient des collaborateurs du Palais grand-ducal et seul Xavier Bettel a la réputation de faire exception à la règle. La mainmise de la Grande-Duchesse sur la gestion administrative de la Cour n’était plus un secret pour personne quand le Premier ministre a succédé à Jean-Claude Juncker en 2013.

Il était tout autant de notoriété publique que les gouvernements successifs s’agaçaient des agissements de la Grande-Duchesse qui n’en faisait qu’à sa tête. Elle a pu gérer comme elle l’entendait les affaires du Palais, quoi qu’ait pu tenter Xavier Bettel en 2016. Il aura fallu attendre trois ans et l’intervention du maréchalat de la Cour pour entamer quelque chose. Il fallait que les dégâts cessent, humains surtout.

Le rapport Waringo, résultat d’une enquête de plusieurs mois, est perçu aujourd’hui comme une chance par la quasi-totalité de la classe politique. Une belle occasion pour mettre de l’ordre dans le fonctionnement de la monarchie, pour la moderniser et rendre transparentes les dépenses publiques qui entrent dans le cadre des missions de la Cour. Les recommandations de Jeannot Waringo vont toutes dans ce sens. Il préconise surtout de rappeler le rôle de la Grande-Duchesse qui n’a qu’une fonction représentative.

Voilà Maria Teresa exclue du service des ressources humaines qu’elle semblait gérer à elle seule. Elle n’apparaît plus dans l’organigramme, Xavier Bettel a bien insisté sur ce point. Il suffira donc, entre autres, de gommer un nom d’une petite case pour remettre d’aplomb la Cour. Tout le monde se veut optimiste. Tant mieux pour la monarchie et surtout pour les employés. Ils ont ému Jeannot Waringo, qui a su traduire tout en retenue leur désarroi, leur malaise et leurs craintes.

C’est à eux que le Premier ministre pensait quand il a insisté à plusieurs reprises sur le rôle de la Grande-Duchesse. Il reste une enquête du parquet pour les soupçons de violence envers certains personnels de la Cour. Le chapitre n’est pas refermé.

Geneviève Montaigu