Malgré un record de plus de 60 millions de voitures rappelées, l’industrie automobile américaine a renoué en 2014 avec ses meilleures années, aidée par une baisse des prix de l’essence à la pompe et l’amélioration de la conjoncture.
General Motors (GM) a écoulé 2,94 millions de véhicules en 2014. (Photos : AFP)
« Les groupes automobiles ont eu une très, très bonne année 2014 et cette dynamique devrait se poursuivre pour encore 12 à 36 mois », résume auprès de l’AFP Joe Vitale, analyste au cabinet Deloitte. Selon lui, l’industrie se trouve désormais à mi-chemin de son rétablissement après avoir traversé cinq années à stabiliser la demande affectée par la crise financière.
L’année avait pourtant commencé avec un scandale : l’affaire des rappels tardifs de 2,6 millions de véhicules pour un défaut du commutateur d’allumage par General Motors (GM) ayant causé une quarantaine de morts. Au total, quelque 60,5 millions de véhicules ont été ramenés chez les concessionnaires, selon l’agence américaine de la sécurité routière (NHTSA). GM a rappelé à lui seul plus 30 millions de véhicules, un record pour un seul constructeur, et une bonne partie des autres rappels est liée aux airbags défectueux de l’équipementier japonais Takata. Jusqu’à présent, l’année 2004 avec 30,8 millions de voitures rappelées par l’ensemble de l’industrie détenait la palme.
> Ventes insensibles aux rappels
Paradoxalement, ces rappels n’ont pas affecté les ventes. « Les conducteurs américains jugent que les véhicules sont plus sûrs aujourd’hui avec toutes les options technologiques dont ils sont équipés », explique à l’AFP Alan Bauer, du cabinet éponyme. Environ 16,52 millions de véhicules (+5,9% sur un an) ont été écoulés en 2014 aux Etats-Unis, selon le cabinet spécialisé Autodata, soit un niveau quasi égal aux années 2001-2007 (16,8 millions en moyenne) et la meilleure année depuis 2006.
D’ores et déjà, GM et FCA US (ex-Chrysler) ont annoncé avoir renoué avec leurs meilleures années depuis la crise. Le premier a écoulé 2,94 millions de véhicules (+5,3% sur un an), tandis que FCA US a enregistré plus de 2 millions de nouvelles immatriculations (+16% sur un an). Sur les trois constructeurs américains, appelés les « Big Three », GM et Chrysler avaient fait faillite en 2009. Ford avait échappé au dépôt de bilan grâce à une restructuration agressive. Mais ce dernier a vu ses ventes stagner en 2014 à 2,48 millions d’unités à cause des retards dans la production de son pickup F-150, qui utilise notamment des alliages d’aluminium pour sa carrosserie.
La bonne santé de l’industrie automobile aux Etats-Unis s’observe également chez les constructeurs étrangers comme Toyota, Nissan ou encore Honda. Le premier a vendu 2,37 millions de véhicules (+6,2% sur un an), tandis que le deuxième (1,39 million, +11% sur un an) et le troisième (1,54 million, +1% sur un an) poursuivent leur ascension. « L’amélioration de l’économie américaine a redonné confiance aux consommateurs qui se sentent à l’aise financièrement », souligne Jessica Caldwell du cabinet Edmunds.com. En vrac, baisse des prix de l’essence à la pompe, promotions, rabais, crédit facile dans un contexte de taux d’intérêt bas et une économie retrouvée ont incité les Américains à renouveler leur parc ou à effectuer leur premier achat automobile.
AFP