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Ilva : « pré-accord » avec ArcelorMittal pour un nouveau plan industriel


Récemment, des discussions ont repris avec le gouvernement pour un maintien de la présence du groupe en Italie. (illustration AFP)

Le groupe européen ArcelorMittal a signé un « pré-accord » pour la mise au point d’un nouveau plan industriel avec les commissaires nommés par l’État italien qui gèrent provisoirement le groupe sidérurgique ex-Ilva, a-t-on appris vendredi auprès d’ArcelorMittal et de sources officielles italiennes.

Après une longue impasse, un document de quatre pages a été signé dans une salle du Palais de justice de Milan, par des représentants d’ArcelorMittal et les commissaires extraordinaires du groupe ex-Ilva, sous tutelle et menacé de fermeture. Les deux parties se sont données un peu plus d’un mois pour discuter. En conséquence, une audience programmée au tribunal de Milan vendredi pour examiner un recours présenté par ArcelorMittal pour réclamer l’annulation de son rachat des sites de l’ex-Ilva dont l’énorme pôle sidérurgique de Tarente, a été reportée au 7 février.

L’accord « non contraignant » de négociation signé vendredi constitue « la base pour continuer les négociations sur un nouveau plan industriel pour Ilva, comprenant des discussions sur un substantiel investissement en actions par une entité contrôlée par le gouvernement », a précisé le groupe ArcelorMittal dans un communiqué. « Le nouveau plan industriel envisage des investissements dans la technologie verte, également à travers une nouvelle compagnie détenue par des investisseurs privés et publics », a ajouté le groupe.

Limiter les suppressions de postes

ArcelorMittal a annoncé le 4 novembre son intention de se retirer du sidérurgiste ayant appartenu auparavant à la famille Ilva, et que le groupe européen avait repris fin 2018, avec près de 11 000 salariés dont 8 200 à Tarente, l’un des sites parmi les plus pollués en Europe. Pour justifier son désengagement, le groupe de l’indo-britannique Lakshmi Mittal avait invoqué le retrait par le parlement d’une protection légale contre des poursuites liées à l’environnement ainsi que des décisions de justice qui vont conduire à la fermeture progressive du haut-fourneau n°2, puis à celle des deux autres.

Mais récemment, des discussions ont repris avec le gouvernement pour un maintien de la présence du groupe en Italie. Au cours des pourparlers, ArcelorMittal a proposé, selon des informations diffusées par Rome, de reprendre ses investissements dans le cadre d’un nouveau plan industriel mais moyennant 4 700 suppressions de postes, une proposition que le gouvernement a jugée inacceptable. Pour sauvegarder l’emploi dans la région sinistrée des Pouilles où se trouve le site de Tarente, l’État s’est montré disposé à investir dans la relance de l’ex-Ilva. Selon la presse italienne, une telle opération pourrait se faire via la Caisse des dépôts italienne et le groupe semi-public gazier Snam. L’objectif serait de limiter à 1 800-2 000 le nombre de suppressions de postes opérées sur les différents sites.

LQ/AFP