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Vélo : d’Esch à Belval sur un tronçon grand luxe


Le coût de ce projet s'élève à 36 millions d'euros. Une passerelle surplombera le site d'Arcelor-Mittal (Illustration : Jim Clemes architectes)

Le premier tronçon de la piste cycliste express reliant Esch à Luxembourg a été dévoilé.

Les liaisons cyclables express seront peut-être un jour la voie la plus rapide pour se rendre d’un point à un autre dans le pays. Ce n’est pas le ministre de la Mobilité qui dira le contraire qui, pris dans le trafic, est arrivé avec une demi-heure de retard à la conférence de presse prévue hier à 15h à Esch-Belval.

Le vélo, donc, comme alternative à la voiture, qui peut mener jusqu’à la destination finale ou vers un pôle d’échange, c’est l’objectif du gouvernement qui entend développer de manière conséquente le réseau national des pistes cyclables et notamment les liaisons express comme celle qui reliera Esch à Belval, soit deux kilomètres d’un parcours de qualité qui comprendra la plus longue passerelle d’Europe, soit 1 200 mètres pour surplomber le site d’Arcelor-Mittal le long des voies ferrées. Les travaux qui doivent débuter dans un an seulement nécessitent une enveloppe de 36 millions d’euros.

«C’est le prix, il s’agit d’un projet qui a un certain cachet et les Danois, pour le même prix, ont un pont qui fait le tiers de la longueur de la future passerelle», observe François Bausch alors que le directeur de l’administration des Ponts et Chaussées, Roland Fox rappelle que l’on a affaire ici à un «ouvrage de génie civil». Le prix est donc justifié et fait partie des investissements que consacre ce gouvernement à la mobilité.

Une passerelle spectaculaire

Ces pistes express se veulent être des «liaisons structurantes de haute qualité entre agglomérations principales», selon le ministère. Le petit tronçon présenté hier s’inscrit dans le projet de la piste cyclable 104 (PC104) entre Luxembourg-ville et Esch-sur-Alzette qui longera l’autoroute et aura une longueur de 27,8 km. Ces liaisons express répondront à des standards qui en feront des voies agréables, de bonnes largeurs (entre 3,5 et 4,5 mètres) et des pentes de maximum 6%. Elles seront réservées à la mobilité douce et on ne devrait y croiser aucun engin motorisé si ce n’est quelques tracteurs agricoles.

Environ un millier de trajets par jour sont attendus sur ce tronçon qui devrait être terminé pour l’année culturelle alors que les travaux vont débuter dans un an. «On peut considérer que c’est le cadeau du ministère de la Mobilité au projet de capitale européenne de la culture», a plaisanté François Bausch. Le tronçon devrait effectivement être livré fin 2022, si tout va bien.

Outre sa passerelle «spectaculaire», le tronçon demandera une réorganisation du gabarit routier existant et des aménagements pour cyclistes et piétons dans la rue An der Schmelz pour une largeur de circulation piétons et cyclistes de 4,5 mètres. Il y aura également un passage en dessous des voies ferroviaires d’une longueur de 22 mètres pour une largeur de 5,4 mètres. Une section « Allée » bénéficiera d’aménagements paysagers sur une surface de plus d’un hectare et les arbres seront préservés. Le tronçon offrira aussi des placettes aménagées.

Depuis loi 1999 et celle de 2018, le pays compte 632 kilomètres et en comptera à l’avenir 1 102. Entre 2015 et 2019, une cinquantaine de kilomètres d’infrastructures cyclables nationales pour une trentaine d’itinéraires ont été mis en service. La loi d’octobre 2018 va étendre ce réseau et le Luxembourg comptera 41 itinéraires au total. «55% des habitants se déplacent en vélo et n’attendent que des pistes cyclables de qualité, selon un sondage du ministère et de TNS Ilres de 2017. Ils contribueront à réduire considérablement le split modal des automobilistes», a rappelé François Bausch.

Geneviève Montaigu