Le Premier ministre, Xavier Bettel, a donné suite à la demande de Corinne Cahen de saisir le comité d’éthique. L’instance, composée de trois membres, doit statuer sur le cas de la ministre de la Famille qui aurait enfreint le Code de déontologie du gouvernement.
Nos confrères du Wort annoncent ce vendredi que le comité d’éthique est censé se pencher dès la semaine du 25 novembre sur le cas Corinne Cahen. La ministre et présidente du DP s’était fendue d’une lettre explosive adressée à l’Union des commerçants de la Ville de Luxembourg (UCVL) pour dénoncer la gestion du chantier du tram dans le quartier Gare. L’élément majeur qui fait désordre est que Corinne Cahen reste propriétaire d’un magasin de chaussures situé avenue de la Liberté et qu’elle a signé la lettre en question dans sa fonction de ministre. La lettre avait été envoyée par le biais de son compte mail officiel.
Dans un premier temps, la ministre avait reçu le soutien du Premier ministre, Xavier Bettel, qui estimait début novembre qu’aucune indication ne permettait de conclure que sa collègue n’avait pas respecté le code de déontologie des ministres. Ce dernier prévoit notamment que «les membres du gouvernement doivent veiller à ce qu’aucun conflit d’intérêts susceptible de porter atteinte à leur indépendance ne survienne entre leurs fonctions publiques et leurs intérêts privés, financiers ou autres». Xavier Bettel avait également conclu qu’il n’existait «pas d’élément pour justifier une démission» de Corinne Cahen.
Une location sur Airbnb pose aussi question
La pression était encore montée d’un cran sur Corinne Cahen, après la reprise d’une information datant de janvier 2019 comme quoi elle avait proposé la location d’un appartement sur la plateforme Airbnb. Cette annonce n’a fait qu’aggraver l’ire des quatre partis de l’opposition, montés au créneau pour appeler le Premier ministre à saisir le comité d’éthique. Le code de déontologie du gouvernement indique en effet que «les membres du gouvernement ne peuvent exercer aucune autre activité professionnelle rémunérée ou non».
La ministre de la Famille a finalement décidé de passer elle-même à l’offensive en demandant, dans un courrier adressé le 11 novembre au Premier ministre, que ce dernier saisisse «pour avis le comité d’éthique». «Je pense que cet avis pourra objectiver la discussion actuelle qui est entachée d’intérêts partisans et d’attaques personnelles insensées», avait souligné Corinne Cahen dans cette lettre.
Xavier Bettel vient donc de donner suite à la demande de Corinne Cahen. Le comité d’éthique est appelé à trancher s’il y a eu ou non enfreinte au code de déontologie auquel sont soumis les membres du gouvernement. L’instance de contrôle est composée de trois membres : Colette Flesch, ancienne députée libérale, Marie-Josée Jacobs, ancienne ministre chrétienne-sociale, et Romain Schintgen, ancien juge luxembourgeois à la Cour de justice de l’Union européenne. Leur avis pourrait encore tomber avant la mi-décembre.
David Marques
et bien il était temps Bettel… de toute façon tout le monde connait déjà la « réponse » de ces trois « conseillers d’éthique », donc de morale!, dont une aussi DP: Flesch !