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Vingt banques européennes travaillent sur une solution de paiement commune


Le nouveau dispositif aurait pour but de contrer la mainmise de Visa et Mastercard en Europe. (illustration AFP)

Vingt banques européennes travaillent à la création d’un dispositif de paiement paneuropéen qui pourrait à terme permettre de se passer de Visa, Mastercard et de géants étrangers de la technologie, selon des sources concordantes.

Cette initiative du secteur bancaire baptisée PEPSI – pour Pan European Payment System Initiative – a pour ambition de gérer toutes les formes dématérialisées de paiements, ont indiqué ces sources. Carlo Bovero, responsable monde cartes de BNP Paribas, a fait une allusion au projet mardi lors d’une conférence organisée par Revue Banque, publication spécialisée du secteur, évoquant des « discussions » entre des banques « qui représentent une grosse partie de l’Europe ».

A l’origine de cette initiative, des « injonctions positives, courant 2017, venues de la BCE qui, inquiète de la souveraineté des paiements, a expliqué qu’elle verrait d’un bon œil que l’on se saisisse du sujet », a confié une source bancaire française proche du dossier. « Au départ PEPSI n’est pas une initiative technique mais politique », a poursuivi cette source, évoquant la mainmise de Visa et Mastercard en Europe ainsi que l’influence grandissante des réseaux chinois de paiement qui souhaitent aussi y prospérer.

Dossier sensible

« En deux ans, le regard sur la question de l’avenir des paiements a considérablement changé » en Europe, a estimé pour sa part Jérôme Reboul, sous-directeur à la direction générale du Trésor du ministère français des Finances, en charge notamment des sujets de paiements, lors de la conférence bancaire de mardi.

Signe du caractère sensible de ce dossier, aucun des groupes bancaires sollicités n’a souhaité s’exprimer officiellement sur la question jusqu’à présent. Néanmoins, d’après différentes sources, une grande partie des banques françaises sont notamment impliquées dans l’initiative ainsi que Deutsche Bank en Allemagne.

LQ/AFP