« Liberté aux prisonniers politiques ! »: près de 20 000 personnes ont manifesté dimanche à Moscou à l’appel de l’opposition pour dénoncer les poursuites judiciaires visant plusieurs participants au mouvement de contestation électorale qui a secoué la capitale russe cet été.
Selon la police, près de 20 000 personnes étaient réunies vers 16h sur l’avenue Sakharov, près du centre de Moscou, bravant la pluie. L’ONG White Counter, spécialisée dans l’observation des manifestations, a elle estimé leur nombre à plus de 23 000. Organisé par le Parti libertarien et soutenu par l’opposant Alexeï Navalny, le rassemblement a été autorisé par les autorités. Plusieurs dizaines de policiers encadraient la manifestation délimitée par des barrières métalliques.
« Je suis ici non seulement pour moi, mais pour ceux qui ne peuvent pas être là ou avec leurs proches, ceux qui sont en prison ou ont déjà été condamnés à des peines de prison », a affirmé Lioubov Sobol, une alliée d’Alexeï Navalny, depuis une scène installée devant les manifestants.
Lourdes peines
De mi-juillet à fin août, des manifestations quasi hebdomadaires ont eu lieu à Moscou après l’interdiction faite à de nombreux candidats d’opposition de se présenter aux élections locales de septembre, marquées par le revers de candidats pro-Kremlin à Moscou. Il s’agissait du mouvement de contestation le plus important depuis le retour à la présidence de Vladimir Poutine en 2012. La majorité des meetings n’ayant pas été autorisés, ils s’étaient soldés par environ 2 700 interpellations et des cas de violences policières.
Si la plupart des manifestants ont été rapidement libérés, une quinzaine d’entre eux ont été maintenus en détention plusieurs semaines. Six ont déjà été condamnés à des peines allant de deux à quatre ans de prison pour « violences » ou « violation des règles de manifestation ». Mi-septembre, l’opposition et plusieurs vedettes russes se sont notamment mobilisées pour la libération de Pavel Oustinov, un acteur condamné à trois et demi de prison pour avoir résisté à son arrestation lors d’un meeting fin juillet.
Début août, la justice a également ouvert une enquête pour « blanchiment » d’argent contre l’organisation de l’opposant Alexeï Navalny, qui a publié ces dernières années des enquêtes retentissantes dénonçant l’enrichissement de hauts fonctionnaires russes. Dans le cadre de cette enquête, la police russe a procédé mi-septembre à plus de 200 perquisitions contre les équipes de Navalny dans une quarantaine de villes en Russie.
LQ/AFP