Après avoir infligé (et remporté) un véritable défi physique au F91 en semaine, le Titus va défier un autre maître en la matière ce dimanche (18h30), Differdange.
Paolo Amodio a fait comme beaucoup d’entraîneurs de DN, mercredi : il a pris sa voiture pour venir jusqu’au stade municipal de Pétange. Et comme tout le monde, il a pris une petite claque : «Le Titus a fait exactement le match qu’il fallait faire contre Dudelange. Sérieux, discipliné, très costaud derrière et au milieu et avec une grande agressivité.» On l’aura compris, c’est surtout la donnée physique qui aura impressionné le technicien differdangeois.
Il y a là une colonne vertébrale sérieusement impressionnante. Hauguel-Diouf derrière, Kakoko-Kaboré dans l’entrejeu, Kettenmeyer qui a fait le ménage derrière un Mokrani déménageur en chef qui est sans doute l’homme qui a le plus remué Tom Schnell ces dernières années. «On a une équipe de beaux bébés», admet Mokrani, porte-étendard de cette équipe qui n’en finit pas de surprendre en ce début de championnat. Or ce week-end, avec un Fola – Progrès, un Mondorf – Jeunesse et ce fameux Differdange – Pétange, pas de place au doute, c’est l’heure des costauds : «Si tu sors de ce duel avec les trois points, tu t’installes vraiment pour de bon sur les sommets avec une bonne réserve de points», analyse Amodio.
Duel de gros bras
Pétange, coincé dans son enchaînement par une semaine anglaise qui pourrait faire mal, assume pourtant son nouveau statut. «On a très bien travaillé physiquement cet été. On peut répéter les efforts, être imposants dans les duels et, surtout, toujours actifs sur le terrain», se régale Mokrani. «J’ai presque envie de dire que c’est le bon moment pour affronter Differdange car on est en confiance, on est costauds physiquement et la récupération ne nous pose pas de problème.» En clair, le Titus va encore aller au duel de gros bras, quand bien même Differdange a toujours eu cette réputation d’être costaud dans ce domaine.
Il faut dire que battre le F91 comme ils l’ont fait ne peut pas faire de mal aux gars de Carlos Fangueiro. Jeudi, Yassine Benajiba, le directeur sportif du club, analysait cette victoire nette et sans bavure en convoquant lui aussi la donnée physique. «On a fermé le milieu, ils étaient sans solution et ont dû balancer. Le problème pour eux, c’est que nous, on a des monstres derrière et devant. Et pendant qu’ils perdaient les ballons en allongeant, nous, on ne les perdait pas.»
Il faut dire que tout a été pensé très en amont. Alors qu’il n’existe que deux vraiment très grands avants-centres de pivot au pays (Hadji et Mokrani) aux yeux du Titus, le club a arraché le Hammois au nez et à la barbe de la Jeunesse, qui avait aussi formulé une offre. «Et je suis certain qu’il va faire avec nous la meilleure saison de sa carrière, claironne Fangueiro. Je suis sûr qu’il battra son record de but sur une saison !» Le record ? C’est 11. «Il va faire bien plus !» Avoir des statistiques dignes d’un attaquant évoluant dans un club à la lutte pour l’Europe alors. Ça, on va vite le savoir. «Ce genre de rencontres, ça peut être un garçon ou une fille», prophétise joliment Amodio. Pourtant, c’est bien un match d’hommes que le Titus veut lui offrir…
Julien Mollereau