Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Jenny Warling était la grande absente de la Lion Cup. Et pour cause : la championne d’Europe était engagée en K1 Series A du côté de Santiago du Chili, où elle a signé encore une superbe performance.
La Walferdangeoise repart en effet de la capitale chilienne avec une superbe médaille de bronze autour du cou. Et pourtant, Jenny Warling n’avait pas été gâtée par le tirage au sort. En effet, elle prenait d’entrée la Turque Tuba Yakan, numéro 3 mondiale, ancienne championne d’Europe, pour un remake de la dernière finale du championnat d’Europe remporté par la Luxembourgeoise.
Un premier combat qui n’était pas un cadeau mais qui a finalement tourné en sa faveur (3-2). Dans la foulée, elle enchaîne avec un autre succès face à la Japonaise Kazuki Yanagisawa après un combat spectaculaire (4-3) : «J’ai pris une jeune Japonaise très motivée. Même si j’étais tout le temps devant, elle a toujours réussi à remonter», constate la combattante grand-ducale.
Malheureusement, sa série victorieuse s’arrête devant la Brésilienne Valeria Kumizaki, numéro 7 mondiale (1-2) : «C’était un travail très bizarre. Elle a vraiment un style spécial. En plus, j’étais fatiguée et je n’arrivais plus à me concentrer.» Mais la bonne nouvelle est que la Brésilienne a battu Sara Cardin en demi-finale, ce qui a permis à Jenny Warling d’être repêchée.
Cardin, dominée tactiquement
Intégrée directement dans le 2e tour des repêchages, elle s’impose face à la Coréenne Taeeun Ahn (1-1) : «J’avais regardé son précédent combat contre la Suissesse. J’ai vu que cette dernière avait commis des erreurs et je savais que je ne les ferais pas. Du coup, je l’ai surprise en inscrivant le premier point.»
Nantie de cet énorme avantage, le senshu, qui veut qu’en cas d’égalité, c’est celui qui a décroché le senshu qui l’emporte, elle va réussir à se qualifier pour le match pour la troisième place. Non sans une petite frayeur : «Sur une action, on s’est télescopé, mon adversaire est restée au sol, le médecin est intervenu mais finalement elle s’est relevée et je n’ai pris qu’une sanction. Heureusement, sinon j’aurais été disqualifiée.»
Pour aller chercher la médaille de bronze, il fallait encore franchir un obstacle et de taille, représenté par l’Italienne Sara Cardin, 10e mondiale, revenu en mai d’une blessure aux croisés, la même qui avait tenu Jenny Warling éloignée des tatamis de longs mois.
Face à l’ancienne championne du monde et multiple championne d’Europe, Jenny Warling va la jouer finement : «J’ai utilisé la bonne tactique. Je la laisse croire que je vais attaquer sans le faire. Et au moment où elle s’y attend le moins, je marque le premier point!» Elle se fera remonter «sur une bêtise» mais avec l’avantage du senshu, elle pourra gérer son combat et laisse venir son adversaire à elle pour la contrer et finalement s’imposer 2-1 : «Je suis vraiment très contente. Cela faisait longtemps que je n’avais plus combattue contre Cardin, c’est vraiment l’une des cinq ou six adversaires face à qui c’est très dur de l’emporter. Je voulais voir où je me situe. Et je pense que je suis sur le bon chemin», sourit-elle.
Déjà cinquième à Tokyo il y a deux semaines, elle poursuit sur sa lancée et prend de nouveaux points précieux. Mais elle ne va pas avoir le temps de se reposer sur ses lauriers. Dans deux semaines à peine, elle sera à Moscou, pour un nouveau K1.
Romain Haas
