La question d’interdire l’alcool dans les loges des stades peut se poser, a estimé mercredi la ministre de la Santé Agnès Buzyn, réitérant son opposition à tout assouplissement de la vente d’alcool dans les enceintes sportives.
« La question est peut-être plutôt de supprimer l’alcool dans les loges VIP, en tout cas certainement pas d’élargir » sa distribution, a-t-elle avancé sur RMC/BFM. Quelque 105 députés LREM ont déposé fin juillet à l’Assemblée une proposition de loi qui suggère notamment « d’assouplir de manière encadrée » la loi Evin « dans les stades en étendant l’octroi d’autorisations temporaires de vente d’alcool aux sociétés sportives ».
La loi Evin de 1991 contre le tabagisme et l’alcoolisme interdit la vente, la distribution et l’introduction de boissons alcoolisées dans tous les établissements d’activités physiques et sportives. Certains justifient notamment cet assouplissement par le deux poids deux mesures actuel, jugeant hypocrite que l’alcool soit interdit aux spectateurs lambda alors qu’il est autorisé dans les loges VIP des stades.
Question de santé et de respect
« Sincèrement, si la question doit se poser, c’est plutôt celle-là », celle de son interdiction dans les loges, a répété Agnès Buzyn. « Je dis non à l’assouplissement loi Evin, parce que je pense que le sport est un moment idéal pour faire la promotion de la santé, pour donner envie aux jeunes d’avoir les bonnes habitudes, et donc ça n’est pas à ce moment-là où on a envie de voir de l’alcoolisation aigüe voire de la violence », a par ailleurs affirmé la ministre. « Et d’autre part, cet assouplissement permettrait aussi de faire de la publicité (…) et ça, clairement c’est impossible pour moi de véhiculer cette image de l’alcool alors que le sport doit véhiculer une image positive de santé publique », a-t-elle ajouté.
Agnès Buzyn s’était déjà opposée à cette proposition le 9 août, estimant, dans un message sur Twitter, que « la ferveur n’a pas besoin d’alcool pour s’exprimer dans nos stades ». La ministre a par ailleurs estimé mercredi que les 105 députés signataires de la proposition de loi « visant à faire de la France une nation sportive » n’étaient pas tous favorables à cet article en particulier.
LQ/AFP