Les dirigeants européens se sont entendus mardi sur leur casting pour diriger l’UE, qui verra deux femmes aux postes clés : une ministre allemande, Ursula von der Leyen, à la Commission, et la Française Christine Lagarde à la BCE.
« C’est fait ! », a d’abord tweeté le Premier ministre luxembourgeois Xavier Bettel, avant que le président du Conseil européen Donald Tusk ne publie la liste des noms et leurs photos.
Pour succéder à Jean-Claude Juncker à la tête de la Commission, le nom de l’actuelle ministre allemande de la Défense, Ursula von der Leyen, une proche de la chancelière Angela Merkel, avait été proposé par le président français Emmanuel Macron.
La candidature de l’Allemande, qui a occupé plusieurs postes ministériels, avait reçu dans l’après-midi le soutien des quatre pays du Groupe de Visegrad (Hongrie, Slovaquie, République tchèque, Pologne).
Cette solution a permis d’ouvrir la voie à une Française, Christine Lagarde, pour prendre la tête de la Banque centrale européenne (BCE).
Le ticket von der Leyen/Lagarde permet à la France et à l’Allemagne d’obtenir chacune un poste européen d’envergure, et à la droite européenne de conserver la tête de la Commission. En outre, il respecte la parité souhaitée par des leaders européens pour les postes de pouvoir.
Charles Michel au Conseil européen
L’actuel Premier ministre libéral belge Charles Michel hérite lui de la présidence du Conseil européen, tandis que le poste de Haut représentant pour les Affaires étrangères est confié au ministre socialiste espagnol Josep Borrell.
Enfin, le nom du socialiste bulgare Sergueï Stanichev circule pour la présidence du Parlement européen, dont le vote est prévu mercredi.
Cette proposition met fin à plus de 48 heures de profondes divisions entre les dirigeants européens sur la nouvelle équipe amenée à diriger l’UE.
Une ministre impopulaire en Allemagne
Médecin de formation, mère de sept enfants, Ursula von der Leyen avait un temps été pressentie pour succéder à Angela Merkel.
A 60 ans, cette native de Bruxelles, polyglotte – elle parle couramment français et anglais – est cependant impopulaire en Allemagne, en raison d’un bilan controversé au ministère de la Défense.
Mais sa candidature, qui devra être validée au Parlement européen, rencontre l’hostilité du groupe socialiste. « Cette proposition nous déçoit beaucoup », a déclaré la présidente du groupe socialiste, l’Espagnole Iratxe Garcia.
Après une nuit de marchandages stériles entre dimanche et lundi, les 28 s’étaient promis de se mettre d’accord pour éviter de prêter le flanc aux attaques des populistes en offrant l’image d’une Europe divisée.
Dans la matinée de mardi, un compromis soutenu par l’Allemagne, la France, l’Espagne et les Pays-Bas, pourtant en passe de faire consensus ce week-end, était définitivement enterré, selon plusieurs sources proches des discussions.
LQ/AFP