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Intrusion de Greenpeace à Cattenom : procès en appel en octobre à Metz


Les militants de Greenpeace affirment avoir tiré un feu d'artifice à proximité du bâtiment contenant la piscine à combustibles. (Photo LQ/Didier Sylvestre)

Huit militants de Greenpeace, condamnés à des peines de prison pour s’être introduits en 2017 sur le site de la centrale nucléaire de Cattenom, seront jugés en appel à Metz le 30 octobre, a-t-on appris mardi auprès de l’ONG.

Des peines de deux mois de prison ferme, une première, avaient été prononcées par le tribunal correctionnel de Thionville en février 2018 à l’encontre de deux activistes, déjà condamnés pour avoir pénétré dans des installations nucléaires. Les six autres militants avaient écopé de cinq mois de prison avec sursis, comme le directeur de la campagne nucléaire de l’ONG, Yannick Rousselet, poursuivi pour complicité.

Greenpeace France, qui devait répondre pour la première fois des actions de ses militants, avait été condamnée à une amende de 20 000 euros. Son directeur général, Jean-François Julliard, avait annoncé faire appel, jugeant la sentence « particulièrement injuste pour des personnes qui n’ont fait que lancer l’alerte sur un risque nucléaire ».

Un feu d’artifice tiré près du bâtiment de la piscine à combustibles selon les militants

Le 12 octobre 2017 à l’aube, des militants de Greenpeace avaient été interpellés après avoir pénétré sur le site de la centrale mosellane pour alerter sur la vulnérabilité des installations nucléaires. Ils ont alors affirmé avoir tiré un feu d’artifice près du bâtiment abritant la piscine à combustibles.

Selon la préfecture de Moselle et EDF, ils n’ont pas accédé à la zone nucléaire. Les militants avaient été condamnés à verser une provision de 20 000 euros, en attendant une expertise pour évaluer le préjudice matériel, estimé à plus de 200 000 euros par EDF. Le tribunal avait aussi alloué 50 000 euros au titre du préjudice moral au fournisseur d’électricité, qui en avait réclamé 500 000. Le parquet avait requis des peines de six mois avec sursis et six mois ferme, ainsi qu’une amende de 50 000 euros pour l’ONG.

Poursuivis pour « intrusion en réunion et avec dégradation dans l’enceinte d’une installation civile abritant des matières nucléaires », les prévenus encourent cinq ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende. En juin 2018, 22 militants de l’ONG écologiste avaient pris quatre mois de prison avec sursis et 500 euros d’amende pour l’intrusion sur le site de la centrale nucléaire de Cruas-Meysse (Ardèche). Greenpeace avait également été condamnée à 25 000 euros d’amende et 50 000 euros pour le préjudice moral.

Un mois plus tard, un drone et un avion miniature pilotés par des militants de l’organisation écologiste avaient été projetés contre un bâtiment d’une centrale dans l’Ain.

LQ/AFP