Accueil | Monde | Cocaïne : record des saisies en Europe en 2017

Cocaïne : record des saisies en Europe en 2017


Début juin 2019, 2,5 tonnes ont été saisies en Espagne. (illustration AFP)

Plus de 140 tonnes de cocaïne ont été saisies en Europe en 2017, un volume encore jamais atteint dans un « marché concurrentiel », selon le rapport annuel de l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (OEDT) publié jeudi.

Le précédent record, qui remontait à 2006, est dépassé « de plus de 20 tonnes », tandis que le nombre de saisies – plus de 104 000 en 2017 -, atteint également un niveau jamais égalé, note le rapport, qui souligne que « l’offre n’a jamais été aussi importante ».

Le nombre d’Européens consommateurs de cocaïne, produite à partir des feuilles de coca, principalement en Bolivie, en Colombie et au Pérou, était estimé en 2017 à 3,9 millions, ce qui en fait le premier stimulant illicite sur le Vieux Continent.

Cliquer pour agrandir ©emcdda.europa.eu
Cliquer pour agrandir ©emcdda.europa.eu

Par ailleurs, le degré de pureté de la cocaïne, mesuré en 2016 comme le plus élevé depuis 10 ans, s’est maintenu en 2017, malgré un prix stable au détail, selon l’OEDT, dont les travaux sont fondés sur des données collectées en 2017 ou l’année la plus récente disponible.

Si l’importation en Europe de cette poudre blanche, depuis différents points d’Amérique du Sud et d’Amérique centrale, passe par les airs (vols réguliers, fret aérien, jets privés), « la plus grande partie passe en contrebande dans le fret maritime, notamment dans des conteneurs », souligne l’étude.

C’est en Belgique – 45 tonnes – et en Espagne – 41 tonnes -, dont les ports constituent les points d’entrée maritime historiques de la cocaïne en Europe, que les saisies ont été les plus importantes, devant la France – 17,5 tonnes – et les Pays-Bas – 14,6 tonnes.

« Ubérisation du commerce »

Plus largement, l’OEDT note que ces chiffres s’inscrivent dans le contexte d’ « un marché des drogues concurrentiel » en Europe, où quelque « 96 millions » de personnes âgées de 15 à 64 ans « ont déjà expérimenté une drogue illicite au cours de leur vie ».

« Centres d’appel » spécialisés en cocaïne, vente sur le darknet – partie obscure du web non référencée par les moteurs de recherche -, recours au cryptomonnaies : de nouveaux acteurs, organisés au sein de groupes plus petits, ont développé ces dernières années « toute une gamme de technologies » et de « méthodes de distribution innovantes », rapporte l’OEDT. Désormais, en proposant des « options de livraison rapides et flexibles », souvent directement au domicile du client, les revendeurs font preuve « d’un esprit d’entreprise », reflet d’une « possible ‘ubérisation’ du commerce de la cocaïne », estime l’étude.

LQ/AFP