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Nordstad : une fusion qui avance à petits pas


En octobre 2017, les communes appelées à former la Nordstadt et le gouvernement ont procédé au premier coup de pelle de la zone d'activité économique "Fridhaff". (Photo archives Anne Lommel)

Ettelbruck, Erpeldange-sur-Sûre, Schieren, Diekirch et Bettendorf sont en discussion en vue d’une fusion. «Le chemin sera long», prévient la bourgmestre de Bettendorf.

Le concept de Nordstad a été imaginé pour la première fois par l’économiste et juriste luxembourgeois Adrien Ries en 1973 avant de devenir réalité en 2006. Décédé en 1991, il aurait été heureux d’apprendre que cinq communes négocient actuellement en vue d’une éventuelle fusion. Cinq et non pas six, car Colmar-Berg n’a pas pris le même train. Seule commune à être située dans le canton de Mersch –contrairement aux cinq autres, qui se trouvent dans le canton de Diekirch– Colmar-Berg s’est prononcée contre la fusion mais à l’heure actuelle, elle fait toujours partie du concept Nordstad. Combien de temps encore ? L’avenir nous le dira.

Néanmoins, dans le dernier numéro de Hex, le magazine de la Nordstad, le bourgmestre d’Erpeldange-sur-Sûre, Claude Gleis, estime possible une fusion lors des prochaines élections communales de 2023. «C’est très optimiste. Disons que si cette fusion a lieu, elle serait effectivement possible au plus tôt à cette date», tempère Pascale Hansen, bourgmestre de Bettendorf et coprésidente du comité politique intercommunal Nordstad. «C’est un long chemin», ajoute-t-elle.

Des projets pour la rendre vivante

Depuis presque dix ans, l’urbaniste Jean-Marc Friederici suit les grands projets de la Nordstad en rêvant silencieusement de cette entité unique que pourrait former ce territoire. Silencieusement, parce que lui ne s’occupe pas des affaires politiques, donc, de la fusion des communes. Mais en attendant qu’elle se réalise, si toutefois elle devenait réalité un jour, le chef de projet dépense toute son énergie à concrétiser la Nordstad avec la «bible» à ses côtés, comme il appelle le «masterplan» auquel se sont ralliés les six conseils communaux en 2008.

Ce plan trace l’axe central Ettelbruck-Erpeldange-Diekirch et il est actuellement remis au goût du jour. «Un masterplan 2.0, en quelque sorte, avec de nouvelles idées», explique Jean-Marc Friederici. Il s’agissait surtout de discuter avec les propriétaires pour acquérir le foncier qui manque à la Nordstad avant de passer à la prochaine étape qui est la création d’une société de développement dans le but de réaliser l’axe central avec les propriétaires.

«Il faut libérer de la place dans la vallée pour y construire de nouveaux quartiers, plus denses mais pas trop, et, surtout, mixtes. Des quartiers vivants mais pas autarciques, de façon à ce qu’ils dépendent encore des deux centres que sont Ettelbruck et Diekirch», poursuit-il. Ce nouveau plan directeur de l’axe central est donc retravaillé «pour voir si les objectifs sont toujours les mêmes». Une première phase d’analyses a déjà été réalisée. «Ce plan est révisé avec les citoyens qui ont toujours été étroitement associés au projet Nordstad», précise l’urbaniste.

Pour libérer de la place, il faut reloger les entreprises qui s’y trouvent. Le premier projet concret de la Nordstad fut donc la création d’un syndicat intercommunal, le Zano, en charge de développer la zone d’activité économique «Fridhaff». «Elle est en phase d’achèvement et accueille trois sociétés, dont Heintz van Landewyck, qui inaugurera son nouveau site d’ici la fin de l’année», précise Jean-Marc Friederici.

À terme, plus grand que Dudelange

«L’objectif n’est pas seulement de faire de la Nordstad une zone résidentielle attrayante offrant des infrastructures de qualité, mais bien de créer et de développer un pôle d’emplois dans le nord du Luxembourg. Cela signifie que le nombre d’emplois doit augmenter proportionnellement à celui des habitants. C’est la seule manière de garantir une croissance minimale du trafic et de créer une ‘ville des courtes distances’», résume le site internet dédié.

Selon Jean-Marc Friederici, la Nordstad gagne environ 450 habitants chaque année et le directeur de projet se met à rêver d’une ville de 26 000 habitants. «Nous serions plus grands que Dudelange, c’est important pour les dotations financières. Si l’on est plus grand, on a plus d’argent et nous bénéficions alors de services plus étoffés.»

S’il est devenu plus difficile de trouver les bons chiffres, car les statistiques sont maintenant entre les mains de l’administration des Contributions directes, les derniers disponibles indiquaient que 43% des actifs résident et travaillent dans la Nordstad. «C’est un taux très élevé par rapport à Esch-sur-Alzette, à titre d’exemple.»

Geneviève Montaigu

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