Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
En marge du G7 Environnement qui se tient à Metz les 5 et 6 mai, les organisations de la société civile organisent un AlterG7 le week-end prochain, avec en point d’orgue une Marche internationale pour la justice écologique et sociale.
«Ils sont 7… nous sommes 7 milliards» : forts de ce slogan, des milliers de membres de la société civile se donneront rendez-vous en fin de semaine prochaine à Metz pour l’AlterG7, le pendant citoyen du G7 Environnement qui se réunit les dimanche 5 et lundi 6 mai dans la capitale lorraine.
Les ministres en charge de l’Environnement des pays industrialisés du G7 et ceux de huit pays invités plancheront durant deux jours sur le changement climatique et l’urgence écologique en vue de préparer le sommet des chefs d’État et de gouvernement du G7 à Biarritz en août. Le poids qu’occupent les États-Unis de Trump dans ce groupe de discussion mais aussi les tergiversations et le double discours des autres pays membres laissent peu d’espoir de voir ce G7 déboucher sur des avancées concrètes.
Face à l’incapacité récurrente des gouvernements à affronter efficacement les défis environnementaux, la société civile lance une mobilisation internationale vendredi et samedi aux jardins Jean-Marie-Pelt, à proximité des Arènes (le programme est ici).
L’État ne voulait pas de marche en centre-ville
Un «écovillage» y abritera les stands d’une centaine d’organisations locales, nationales et internationales, associations militantes mais aussi syndicats et partis politiques mobilisés sur les grands thèmes de l’écologie et de la justice sociale. Une manifestation de lycéens et étudiants est attendue vendredi, tandis qu’une «Marche internationale pour la justice écologique et sociale» devrait réunir de 10 000 à 15 000 personnes au centre-ville samedi à partir de 15 h.
Dans un contexte de fortes tensions sociales en France, les services de l’État, c’est-à-dire la préfecture, voulaient initialement cantonner les organisations et la manifestation dans le quartier périphérique de Borny. Mais sous l’insistance de la mairie, qui veut laisser place aux revendications de la société civile, l’État a accepté qu’ils s’installent à proximité du Centre des congrès où se réuniront les ministres à partir de dimanche. La municipalité a aussi mis à disposition divers équipements.
«Mais cela ne veut pas dire que nous marchons main dans la main avec la Ville ou les organisateurs du G7, comme cela pu être dit ces derniers jours», affirme le responsable d’une organisation environnementale de Metz. «Nous avions l’intention de créer un écovillage. La Ville de Metz le fait. Nous défendrons des messages alternatifs à ceux portés sur les stands plus institutionnels. La Ville le sait bien. Elle n’y est pas opposée», affirmait également il y a quelques jours Charlotte Leduc, présidente d’Attac 57, interrogée par Le Républicain Lorrain.
Marche pacifique et festive
Alors qu’un nombre croissant de militants plaide pour des actions plus radicales face à l’inertie des pouvoirs publics, «nous voulons un rassemblement et une manifestation pacifique et festive, sans aucune violence», insiste pour sa part François Drapier, l’un des organisateurs de la société civile et membre de l’ONG Sortons du nucléaire 57. «Nous n’attendons rien du tout de ce G7, il y aura au mieux des changements en façade. Nous attendons surtout des retombées médiatiques qui montrent que la société civile veut un changement, c’est pour cela qu’il est important qu’il y ait une mobilisation forte», poursuit le militant.
La marche de samedi associe sous un même slogan justice écologique et justice sociale, également annoncée comme l’une des priorités de la réunion ministérielle du G7. «Il est incroyable qu’ils en fassent le fer de lance de leur action», estime encore François Drapier pour qui il s’agit «d’affichage maintenant que tout le monde a bien compris que tout est lié aux dérives du capitalisme».
Outre militants et citoyens, la marche de samedi devrait également mobiliser des «gilets jaunes» dont le mouvement contribue à la prise de conscience qu’urgence environnementale et justice sociale sont intimement liés.
Plus d’infos sur alterg7metz.fr
Fabien Grasser
«L’inaction des gouvernements et notamment ceux des 7 pays les plus riches de la planète, la course insensée au profit de la haute sphère financière et des multinationales conduisent l’humanité à sa perte. Le réchauffement climatique, l’effondrement de la biodiversité, les pollutions massives, l’épuisement des ressources naturelles, l’accès à l’eau potable et à une nourriture saine, le partage des richesses font partie des défis majeurs pour notre civilisation. Le système mondial actuel est basé sur la seule recherche d’une croissance infinie au profit d’une minorité de plus en plus riche et au détriment de la majorité. Le G7 va-t-il même sérieusement prendre en compte ces aspects ou continuer à préserver les intérêts de quelques grands groupes et individus aux pouvoirs démesurés ? Mobilisons-nous dans une ambiance festive et non violente pour montrer notre détermination et notre volonté de changement. Stop aux discours, place à l’action ! Pour la Justice écologique et sociale ! Ils sont 7, nous sommes 7 milliards !»
