L’entreprise Le Bras frères, qui a son siège à Jarny en Meurthe-et-Moselle, était chargée des travaux de restauration de la flèche de la cathédrale Notre-Dame de Paris.
On les appelle les Restaurateurs de cathédrale. Celles de Poitiers, Verdun, Strasbourg, Amiens, c’est Le Bras frères, un siège à Jarny en Meurthe-et-Moselle, des agences en Meuse, la Rochelle, Paris. Deux cents salariés au total pour un savoir-faire rare et reconnu. Ils ont achevé la cathédrale de Reims l’été dernier. Notre-Dame de Paris, c’était LE chantier hautement symbolique. Celui que l’entreprise prépare depuis des mois et des mois sur lequel elle devait œuvrer quatre ans environ.
Cette entreprise de couverture et charpente avait décroché les lots de la flèche de Notre-Dame de Paris, celle-là même construite par Viollet-le-Duc en 1859, qui s’est effondrée vers 20h lundi soir.
«Je ne sais pas, je ne sais pas. Je dois répondre à d’autres appels», suppliait lundi soir Julien Le Bras, PDG, à son siège de Jarny, horrifié devant le spectacle qu’il devait sûrement visionner sur son écran. Les pompiers de Paris ont rapidement parlé d’un feu accidentel, d’un chantier sur lequel il se serait déclenché. Mais sincèrement, lundi soir, personne ne savait rien.
L’échafaudage : un monument à lui tout seul
Ce qui est certain c’est que la cathédrale devait subir un chantier monumental sur au moins dix ans. Europe Échafaudage, filiale de Le Bras frères, avait monté son échafaudage. Un monument à lui seul : 250 tonnes, jusqu’à cent mètres de haut, au niveau de la flèche et ceci, sans aucun appui sur la pierre.
Un ascenseur spécial pour les travaux avait été construit, stoppant à cinquante mètres au pied de la flèche. Les statues des douze apôtres en cuivre avaient été déposées la semaine dernière. Les reportages TV s’étaient multipliés pour cette occasion rare.
A priori, Le Bras frères était la seule entreprise en place. Pour poursuivre la montée de l’échafaudage, des renforcements étaient nécessaires au niveau de la charpente. Certaines parties de cette charpente remontaient au XIIIe siècle. Mais lundi soir, personne n’était en mesure d’affirmer ou confirmer quoi que ce soit.