« Insupportable » : l’attaque d’un fourgon de police samedi à Lyon lors d’une manifestation des « gilets jaunes », filmée depuis le véhicule par un CRS, a provoqué l’indignation du ministère de l’Intérieur pour qui la violence « n’est que d’un seul côté ».
« On est pris à partie et on reçoit des pavés », entend-on dire le policier auteur de la vidéo, au début de cette séquence qui dure plus d’une minute. Au volant, sa collègue, une jeune adjointe de sécurité, tente de se frayer un chemin entre deux files de voitures, sous les jets de projectiles qui s’abattent sur les vitres et le pare-brise.
La manifestation des « gilets jaunes », à laquelle ont participé plus d’un millier de personnes samedi, a bloqué pendant deux heures la circulation dans un sens sur l’autoroute A7, qui traverse la ville de Lyon. Le véhicule de police, appartenant à la CRS autoroutière, était coincé dans le trafic quand il a été violemment attaqué.
Sur la vidéo, on voit un manifestant vêtu de noir arriver en courant et sauter sur le capot. D’autres lancent des pierres, frappent la carrosserie. Certains assaillants portent un gilet jaune, d’autres non. La plupart ont le visage masqué.
Des forces de l’ordre arrivent finalement pour protéger leurs collègues. La conductrice finit l’échappée en sanglots. « J’ai trop eu peur », l’entend-on souffler à la fin.
Son collègue, brigadier, a confié avoir eu peur, lui aussi. « J’ai plus de 20 ans d’expérience. Il a fallu qu’on parte au plus vite. Heureusement que les véhicules devant nous se sont enlevés. Sinon ça aurait pu dégénérer encore plus », a-t-il témoigné, expliquant avoir filmé la scène afin de pouvoir retrouver ces « casseurs ». « On sait très bien que ce ne sont pas des ‘gilets jaunes' », a-t-il ajouté.
Le secrétaire d’État à l’Intérieur, Laurent Nuñez, a estimé que cette attaque était « emblématique du mouvement », dénonçant l’œuvre de « hordes sauvages » et saluant la réaction des deux policiers qui ont montré « un calme absolu du début à la fin malgré la violence ».
« La violence, elle n’est que d’un seul côté (…) Nous sommes toujours en riposte », a-t-il affirmé, précisant que la « police des polices » avait été saisie par la justice de 140 enquêtes depuis le début du mouvement des « gilets jaunes », pour « des suspicions de violences policières ».
Le parquet de Lyon a ouvert une enquête pour des « faits de violences avec arme et en réunion sur personnes dépositaires de l’autorité publique », confiée à la Sûreté départementale, sans interpellation à ce stade.
L’attaque a également été vivement condamnée par le syndicat Alternative Police, qui a diffusé la vidéo sur les réseaux sociaux.
AFP