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Des habitants trop terre à terre

Cinquante ans après que l’homme a marché sur la Lune, un nouvel exploit a eu lieu jeudi sur notre satellite : la Chine a réussi à déposer un engin sur sa face cachée. Oui, d’accord, c’est beaucoup moins sexy qu’un astronaute qui descend d’une échelle en direct sur toutes les télés du monde, qui claque une phrase historique et qui plante dans la foulée un drapeau américain dans le régolithe. Mais nous sommes au XXIe siècle et non plus à la fin des années 60. Nous devons donc nous contenter de peu !

Faisons un petit voyage dans le temps. Il y a 50 ans, nos anciens imaginaient un début de XXIe siècle avec des bases sur la Lune, des navettes partant se balader en orbite à partir de différents spatioports pour une croisière inoubliable, des hôtels tournant autour de la Terre et offrant un panorama à couper le souffle… Manque de chance, toutes ces belles idées sont encore dans les cartons. Eh oui, trop coûteux, trop difficile à mettre en œuvre. Malgré les Elon Musk et autres Richard Bronson, nous sommes aujourd’hui en 2019 et l’espace nous semble encore plus inaccessible pour nous, les humains, que dans les années 1960.

De plus, le fier astronaute a laissé la place aux robots dans l’exploration du système solaire. Et il n’est pas facile de faire rêver les foules avec ces bidules au corps froid qui s’écrasent une fois sur deux lorsqu’ils doivent se poser sur Mars ou sur la Lune…

Convaincre les Terriens de financer cette exploration spatiale avec leurs impôts est devenu presque impossible. C’est aussi très compliqué de convaincre des financiers de prêter quelques billets pour des missions avec, pour l’instant, un très faible retour sur investissement. Le Grand-Duché tente bien d’amadouer les investisseurs avec une exploitation possible des ressources spatiales, mais que le chemin sera long avant une concrétisation du projet SpaceResources.

Que s’est-il passé pour que les habitants de la Terre soient dorénavant indifférents, voire blasés, lorsque l’on évoque la conquête spatiale ? Vivement une mission habitée vers Mars pour remobiliser les troupes. En attendant, il nous reste les livres de science-fiction pour rêver…

Laurent Duraisin