Des dépenses de santé qui chutent, sans effets secondaires : les médicaments génériques remplissent déjà leur mission.
Depuis le 1er octobre 2014, les médicaments génériques sont autorisés au Luxembourg. Du moins, dans un premier temps, pour deux groupes de substitutions : les hypocholestérolémiants et les préparations contre l’ulcère peptique et le reflux.
Rappelons que ces médicaments sont identiques ou équivalents à ceux des marques (appelés médicament princeps). La substance active du médicament est identique, les seules différences possibles étant la présentation et les excipients (par exemple l’enrobage du médicament, qui peut, dans de rares cas, provoquer des allergies ou des effets indésirables s’il diffère du médicament original). Sans oublier une autre différence, et c’est là leur but : le prix des génériques, moins élevé que celui des originaux.
Cependant, comme le rappelait en mars dernier Justin Turpel (alors député) dans une question parlementaire, les médecins gardent la liberté de prescrire les médicaments originaux. Mais attention, car cela peut coûter plus cher : s’il existe des génériques, ce sera alors au patient d’assumer le surcoût financier lié à l’achat de médicaments originaux plutôt que génériques. La ministre de la Santé, Lydia Mutsch, vient de faire part de sa réponse, en commençant par un bilan chiffré.
Près de 1,6 million d’euros économisés
Depuis le 1er octobre 2014, et jusqu’en février 2015, la quantité de médicaments pris en charge par l’assurance maladie a augmenté de 6,6 %. Or la quantité de médicaments génériques a plus que doublé depuis leur introduction, tandis que la part des médicaments originaux a été réduite de 40 % pour les deux groupes de médicaments concernés par le substitut générique. Les dépenses de la Caisse nationale de santé (CNS) ont ainsi diminué d’environ 1,6 million d’euros pour les deux groupes de médicaments, soit une baisse de 35,9 %.
Les prix de vente au public, au Luxembourg, des groupes de médicaments pour lesquels il existe des génériques ont fortement baissé.
La ministre constate donc «une redistribution du marché des médicaments des groupes concernés se caractérisant par de fortes augmentations des parts de marché des médicaments génériques, aux dépens des médicaments originaux».
Par ailleurs, ni le ministère de la Santé ni la CNS «n’ont reçu, à ce jour, de retour négatif en relation avec les médicaments génériques, ni de la part des personnes protégées, ni de la part des prescripteurs, ni d’ailleurs de la part des pharmaciens. La CNS n’a pas reçu de demande spécifique relative aux frais supplémentaires assumés par le patient en cas de délivrance d’un médicament non substitué pour raisons médicales», conclut la ministre.
Romain Van Dyck