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La grande distribution n’a plus le droit de jeter de la nourriture


Les distributeurs devront s'efforcer de prévenir tout gaspillage ou d'utiliser leurs invendus par des dons aux associations en charge de l'aide alimentaire. (Photo illustration AFP)

Les Banques alimentaires et les Restos du Cœur se sont déclarés vendredi « satisfaits » des mesures votées par les députés français pour empêcher les grandes surfaces de jeter de la nourriture.

L’Assemblée nationale a voté jeudi soir à l’unanimité des amendements au projet de loi sur la transition énergétique, visant notamment à interdire aux distributeurs du secteur alimentaire de rendre leurs invendus impropres à la consommation.

Selon ces amendements, les distributeurs devront s’efforcer de prévenir tout gaspillage ou, à défaut, d’utiliser leurs invendus par des dons aux associations en charge de l’aide alimentaire, pour l’alimentation animale ou encore à des fins de compost pour l’agriculture, la valorisation énergétique… « La prise de conscience évolue et tant mieux », soulignent dans un communiqué les Banques alimentaires, qui récupèrent chaque jour des denrées alimentaires qui ne sont plus commercialisables, pour les redistribuer aux plus démunis.

Elles « se félicitent notamment de la mise en place d’un cadre officiel de la pratique du don alimentaire », à savoir la mise en place obligatoire, avant le 1er juillet 2016, d’une convention entre les associations et les moyennes et grandes surfaces de plus de 400 m². « La convention devra préciser les engagements de chacun des partenaires, la sécurité sanitaire des aliments, la traçabilité, la destination des denrées, les modalités pratiques, la qualité des aliments…

Les conditions pour proposer aux personnes accueillies des produits de qualité sont ainsi mises en place », estiment les Banques alimentaires. Dans un autre communiqué, les Restos du Cœur « se félicitent » aussi de cette convention, « permettant de sécuriser le don des invendus alimentaires et d’uniformiser les pratiques », mais soulignent qu’elle ne « doit pas se traduire concrètement par une pression supplémentaire exercée sur les associations ni remettre en cause des partenariats existants ».

« La priorité doit aller à la pérennisation des mécanismes d’incitation du don », demande l’association fondée par Coluche, réclamant notamment la « clarification » du dispositif fiscal incitant au don.

En 2014, les banques alimentaires ont récolté 63 000 tonnes de denrées alimentaires auprès du monde agricole, des industries agroalimentaires et de la grande distribution. Environ un million de personnes ont bénéficié cet hiver de l’aide des Restos du Cœur.

Le Quotidien/AFP