Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
La ministre portugaise des Finances, Maria Luis Albuquerque, a jugé mercredi « très biaisées » les dernières recommandations du Fonds monétaire international (FMI), affichant ainsi l’indépendance de son pays vis-à-vis de l’institution depuis sa sortie du plan d’aide.
Le rapport du FMI sur l’économie du Portugal, publié lundi, « a une vision très biaisée sur une série de thèmes, avec lesquels nous sommes en total désaccord », a-t-elle déclaré devant une commission parlementaire. « Une appréciation incorrecte de la réalité » a débouché sur « des conclusions auxquelles le gouvernement ne peut pas souscrire », a ajouté la ministre, sans préciser la nature des recommandations incriminées.
Les contours de la réforme des retraites, réclamée de longue date par le FMI et la Commission européenne, ne seront définis qu’après les élections législatives prévues cet automne, a-t-elle réitéré. Le gouvernement a inscrit à ce titre pour 2016 une économie de 600 millions d’euros dans le projet de budget pluriannuel (2015-2019) adressé en avril à Bruxelles, sans préciser la nature des mesures à prendre.
Dans son rapport, le FMI prône notamment une indexation des retraites sur l’évolution de l’économie, le gel des retraites anticipées dans le secteur privé et une hausse des cotisations retraite des fonctionnaires. Le pays doit « accélérer ses réformes structurelles pour encourager sa croissance », note le FMI avant de déplorer le faible niveau d’investissement et un endettement public et privé excessif.
Le Portugal s’était affranchi il y a un an de la tutelle de ses créanciers internationaux et a regagné accès aux marchés, où il a pu se financer mercredi pour la première fois à des taux négatifs. « La grande différence c’est qu’aujourd’hui, nous pouvons être en désaccord, c’est un droit que nous avons conquis » avec la sortie du programme d’aide de 78 milliards d’euros, a relevé Maria Luis Albuquerque.
Fort d’une trésorerie confortable, l’État portugais a déjà remboursé par avance au FMI près d’un quart de sa dette de 29,6 milliards d’euros et a promis de régler le reste.
AFP
