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Italie : « Plus un seul » migrant ne doit arriver sur des embarcations


"Avant de reprendre un seul demandeur d'asile en Italie, nous attendons d'en d'envoyer des dizaines de milliers d'autres là où les demandes ont été souscrites", a martelé Matteo Salvini. (photo AFP)

Le ministre italien de l’Intérieur, Matteo Salvini, a déclaré jeudi que son objectif était que « plus une seule personne n’arrive sur des embarcations » de migrants en Italie.

« L’objectif du ministre Salvini, du papa Salvini, du gouvernement Conte est qu’il n’y ait plus une seule femme, un seul enfant qui monte sur un canot », a ajouté Matteo Salvini lors d’une conférence à Rome avec le vice-président libyen du gouvernement d’union nationale à Tripoli, Ahmed Omar Maiteeg. « L’objectif est que ceux qui arriveront en Italie arrivent en avion, voire en 1ère classe », a poursuivi le ministre, qui est aussi chef de file de la Ligue (extrême droite).

Titulaire du double portefeuille de vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur depuis un mois, Matteo Salvini a réussi à imposer le thème des migrants à l’agenda européen en interdisant début juin l’accès aux ports italiens aux ONG portant secours aux migrants en Méditerranée. Il les accuse d’être complices des passeurs, ce qu’elles contestent fermement. « Heureusement et étrangement depuis nos prises de positions, ces dernières heures il n’y a plus un seul navire de ces pseudo-associations humanitaires dans les eaux libyennes », a affirmé Matteo Salvini.

« Les femmes enceintes, les enfants et les réfugiés restent en Italie et honte aux désinformés qui écrivent le contraire », a précisé le ministre, critiqué à la suite d’une circulaire qu’il vient d’adresser aux préfets et qui vise à accélérer l’examen des demandes d’asile. « La protection est réservée aux cas humanitaires », a-t-il insisté en se disant « toujours favorable aux corridors humanitaires ».

Des arrivées bien moins importantes

Selon lui, la question centrale sur le dossier des migrants est « la protection de frontières extérieures ». « Donc avant d’accueillir en Italie un seul demandeur d’asile venant d’un autre pays, nous voulons des engagements concrets, précis, des délais, des coûts, des moyens sur comment l’Union européenne protège nos frontières extérieures », a-t-il martelé. « Je peux dire tranquillement, humanitairement, qu’avant de reprendre un seul demandeur d’asile en Italie, nous attendons d’en d’envoyer des dizaines de milliers d’autres là où les demandes ont été souscrites », a-t-il conclu.

Depuis le 1er janvier, 16 687 personnes ont débarqué sur les côtes italiennes – dont 11 000 en provenance de Libye – , soit 80% moins que l’an dernier sur la même période, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur. Selon l’Organisation internationale pour les migrants, 57 160 migrants sont arrivés dans l’Union européenne depuis le début de l’année, dont 80% ont débarqués sur les côtes italiennes, espagnoles ou grecques.

Un Conseil européen consacré à la question des migrations la semaine dernière à Bruxelles a mis l’accent sur le renforcement des contrôles aux frontières et les outils pour conserver les migrants à distance tels que les plateformes de débarquement en Afrique du Nord.

Le Quotidien/AFP

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