Dans le cadre des festivités du bicentenaire de la naissance de Karl Marx, d’innombrables expositions se tiennent dans notre ville voisine d’outre-Moselle. Toutes ne sont pas hagiographiques et n’approchent pas le célèbre fils de la ville de façon évangéliste. C’est en particulier le cas de l’exposition de l’évêché de Trèves, à quelques pas de la cathédrale (Museum am Dom). Pendant des décennies, Reinhard Marx, un homonyme de Karl, avait été l’évêque de Trèves, avant d’être affecté en poste à Munich, d’où il préside désormais la conférence épiscopale allemande.
Le diocèse de Trèves, dont dépendait une partie du Luxembourg à l’époque de la naissance de Karl Marx (car l’évêché de Luxembourg n’était pas encore constitué) contribue avec une exposition vouée à l’art et intitulée «LebensWert Arbeit». (ISBN 978-3-945277-04-1). À leur façon, les abbés cernent l’œuvre du philosophe, en dégageant les liens (conflictuels) entre le travail et la dignité humaine, notions maîtresses de l’œuvre du philosophe.
Évidemment, les auteurs du catalogue exposent leurs thèses sur la doctrine sociale de l’Église catholique (du père Oswald von Nell-Breuning).
Et l’évêque Reinhard Marx ne se prive pas d’adresser une lettre à son célèbre homonyme, le Dr Marx, dans laquelle il soulève les concordances et divergences de vues, mais relève surtout les prévisions de ce dernier sur l’évolution du régime capitaliste vers une économie mondialisée.
Jean Rhein