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Gens du voyage : l’idée d’un mur à la frontière franco-belge heurte les sensibilités


Les élus belges et français se renvoient la responsabilité de la décision d'ériger le mur. (Photo AFP)

Un projet de mur sur la commune française de Wattrelos visant à séparer une future aire pour gens de voyage de la ville belge de Mouscron sème la zizanie entre les élus des deux localités frontalières, qui se renvoient la responsabilité d’une initiative dénoncée par la gauche belge.

Vendredi, la presse belge avait dévoilé que Wattrelos prévoyait de construire, d’ici juillet, une nouvelle aire pouvant accueillir quelque 24 caravanes de gens du voyage, en déplaçant l’implantation actuelle de quelques dizaines de mètres vers la Belgique. Le plan prévoit aussi un mur de 2,4 mètres de haut le long de la frontière.

Selon le député-maire socialiste de Wattrelos, Dominique Baert, l’initiative de la construction du mur émane du côté belge. Il a dénoncé la tournure prise par l’affaire comme une « mauvaise blague belge qui ne (le) fait pas rire ». Le premier magistrat a affirmé avoir été saisi par son homologue, le bourgmestre centriste de Mouscron, Alfred Gadenne, qui lui a « écrit deux fois pour dire que ses riverains étaient émus ».

« Il y a eu trois réunions avec les riverains pour savoir si on mettait une clôture, une palissade ou un peu de mur. Il a été acté que du côté des habitations (belges), on mettrait plutôt un mur en béton de 30 mètres de manière à assurer la sécurité, la quiétude environnementale visuelle des uns et des autres », a ajouté l’élu français.

Une aire d’accueil « trop près de chez nous »

Le bourgmestre de Mouscron revendiquait encore l’idée pendant le week-end. « Nous avons demandé qu’un mur soit apposé autour de ce camp du côté de la frontière belge. Ainsi, les gens ne pourront pas avoir d’accès immédiat avec la Belgique. Ils devront faire le tour et ne viendront donc pas systématiquement. Le but n’est pas de cacher ces gens, mais bien de mettre en place un dispositif plus sécurisant », expliquait Alfred Gadenne dans la presse belge.

Mais, interrogé lundi par la télévision belge, il a assuré n’avoir « rien demandé ». « A la limite, on préférait une haie à un mur », a dit le bourgmestre. Lors d’un conseil municipal mouvementé lundi soir, l’élu a surtout souligné son opposition au projet d’implantation de l’aire d’accueil, « trop près de chez nous ». « Mais vu qu’il est lancé, on s’engage à le suivre et nous avons demandé que ces gens ne détiennent pas d’armes » et « la mise en place d’un comité de suivi », a-t-il affirmé.

Les socialistes, dans l’opposition à Mouscron, ont dénoncé un projet « indigne et ridicule ». Et le parti vert Ecolo a fustigé la future clôture de béton. « Alors que l’actualité au Proche-Orient nous rappelle quotidiennement que les murs contribuent à creuser des fossés profonds entre les peuples… des autorités belges rêvent de construire un mur de démarcation entre des citoyens, flattant les peurs supposées des uns et stigmatisant les autres », a regretté Ecolo.

Le Quotidien/AFP