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La langue luxembourgeoise gagne en importance


Claude Meisch et Guy Arendt évoquent des résultats "remarques" sur l'évolution de la pratique du luxembourgeois (Photo : Hervé Montaigu). © Editpress/Herve Montaigu

Les ministères de l’Éducation nationale et de la Culture ont dévoilé jeudi les résultats d’une enquête sur le rôle de la langue nationale dans la société. Principal constat : 77 % des sondés maîtrisent le luxembourgeois.

Ce sont les résultats d’une enquête représentative qui ont été dévoilés jeudi matin. Aussi bien le ministre de l’Éducation nationale, Claude Meisch, que le secrétaire d’État à la Culture, Guy Arendt, avaient le sourire. Et pour cause : les efforts entrepris par le gouvernement pour mieux promouvoir la langue luxembourgeoise semblent porter leurs fruits.
Parmi les principaux constats de cette enquête menée par TNS Ilres, le fait que le luxembourgeois «a acquis une place essentielle dans la société» et que «la langue est parlée et écrite par une grande partie de la population». Sur les 1 053 personnes sondées, 60 % sont de nationalité luxembourgeoise et 40 % de nationalité étrangère. Sur cet échantillon, 77 % des personnes affirment avoir des compétences linguistiques en luxembourgeois. «Ce résultat est remarquable», se félicitent les responsables du gouvernement. Claude Meisch et Guy Arendt renvoient en effet au fait que 40 % des sondés sont des étrangers. Malgré cette société très hétérogène, plus des trois quarts des personnes maîtrisent au moins en partie le luxembourgeois. «Le luxembourgeois n’est donc pas seulement la langue des Luxembourgeois, mais aussi de nos concitoyens étrangers», conclut le gouvernement.
Le plus grand espoir vient de la jeune génération. Chez les adolescents âgés entre 16 et 24 ans, 94 % parlent le luxembourgeois. Ils sont 92 % à maîtriser les trois langues officielles du pays (luxembourgeois, français, allemand). Pour le ministre de l’Éducation nationale, le mérite de ce taux très élevé revient clairement au système scolaire, qui continue de miser sur un enseignement multilingue. «L’école remplit sa mission de transmission du luxembourgeois comme langue d’intégration et comme langue commune», peut-on lire dans les conclusions écrites de l’enquête.

Le luxembourgeois parlé davantage au travail
C’est également la jeune génération qui figure parmi ceux qui écrivent le plus le luxembourgeois. Les nouveaux médias et les réseaux sociaux jouent pleinement leur rôle.
Parmi les autres nouveautés marquantes de cette enquête figure le fait que la langue luxembourgeoise gagne en ampleur dans le milieu professionnel. Si le français reste dominant, 68 % des sondés parlent toutefois le luxembourgeois au travail. Un peu plus de la moitié des personnes sondées (51 %) écrivent même le luxembourgeois en milieu professionnel. Il s’agit d’un meilleur score global que pour l’allemand ou même l’anglais. «Ce résultat témoigne de l’évolution récente de la langue luxembourgeoise et de son rôle grandissant dans la société», est-il écrit dans les conclusions de cette enquête.

73% des sondées emploient le luxembourgeois au quotidien
Globalement, 73 % des personnes sondées emploient le luxembourgeois dans leur vie quotidienne. 72 % des sondés maîtrisent les trois langues officielles. Près de trois quarts des personnes (73 %) parlent même quatre langues ou plus. Cela amène les responsables de l’enquête à conclure que le «multilinguisme est une réalité vécue par les Luxembourgeois comme les non-Luxembourgeois».
Le ministre de l’Éducation nationale et le secrétaire d’État à la Culture ne cachent cependant pas le fait que le multilinguisme constitue un défi majeur. Si 73 % des sondés estiment que le multilinguisme ne constitue pas un obstacle majeur, ce sont toutefois ceux qui ne maîtrisent pas le luxembourgeois qui estiment à 58 % que la situation linguistique du pays est compliquée. Cela peut aussi expliquer le taux élevé de 78 % de personnes qui estiment que la langue luxembourgeoise doit être renforcée dans la vie quotidienne.

David Marques

Le français maîtrisé par 98% de la population

Malgré la confirmation que le multilinguisme reste un atout, le luxembourgeois continue à figurer parmi les principaux facteurs d’intégration au Luxembourg. L’enquête publiée hier indique ainsi que 83 % des personnes sondées estiment que la langue luxembourgeoise est une «langue d’intégration importante». Parmi ceux qui ne parlent pas le luxembourgeois, le français reste la première langue d’intégration (67 %).
Le français garde d’ailleurs toute son importance avec 98 % de la population qui maîtrise la langue de Molière.