À quelques jours de la fête nationale en Italie, l’ambassadrice au Luxembourg Rossella Franchini Sherifis fait le point, entre autres, sur l’image embuée de l’Union européenne que nourrit l’opinion publique de son pays.
Madame l’ambassadeur, samedi sera célébrée la fête nationale italienne – ou « Festa della Repubblica ». En tant que représentante de l’Italie et de tous les ressortissants transalpins au Grand-Duché de Luxembourg, quel message aimeriez-vous véhiculer à cette occasion ?
Rossella Franchini Sherifis : Pour nous tous, Italiens et descendants d’Italiens, le 2 juin est l’occasion de nous retrouver pour réaffirmer avec fierté les valeurs de refus de la violence et de défense de la liberté, de la justice, de la démocratie qui nous a unis en tant que peuple et en tant que nation. Dans le respect des droits fondamentaux de tous, dans la volonté commune de créer une société prospère et solidaire, dans la conscience de notre interdépendance avec les autres pays dans un esprit d’ouverture et d’amitié.
Le fait de célébrer cet évènement à l’étranger le rend-il moins intense ?
Absolument pas. Cela implique simplement d’ajuster, parfois, la date pour tenir compte des habitudes locales, étant donné que le message de paix, de collaboration et de solidarité envoyé par l’Italie est adressé au pays qui nous accueille et à la communauté internationale résidente, en plus des Italiens qui y vivent. Cette année, le 2 juin coïncide avec un samedi et la réception de notre ambassade sera anticipée à ce jeudi. J’aurais aimé pouvoir inviter tous mes compatriotes à notre fête, mais ce n’est pas possible car au Luxembourg nous sommes vraiment nombreux, beaucoup plus que le nombre indiqué dans les statistiques officielles.
Trente et un mille personnes sont inscrites à notre bureau consulaire comme Italiens résidant à l’étranger, auxquels s’ajoutent, selon nos estimations, au moins 20 000 Luxembourgeois descendants de parents italiens. Au total, nous approchons les 9% de la population du Grand-Duché.
Quel regard portez-vous sur l’image actuelle, embuée, de l’Europe, qui est répercutée dans l’opinion publique italienne ?
Cette année marque le 70e anniversaire de notre Constitution. Avec un langage clair et moderne et une forte vision historique toujours d’actualité, l’article 11 stipule que « l’Italie refuse la guerre comme instrument d’agression contre la liberté des autres peuples et comme moyen de régler les différends internationaux; elle consent, sur un pied d’égalité avec les autres États, aux limitations de souveraineté nécessaires à un ordre qui assure la paix et la justice entre les nations; elle promeut et encourage les organisations internationales ayant ces fins ». Pendant toutes ces années, ces valeurs ont été, et continuent d’être, au cœur de la cohésion de notre société et la source de la contribution que les Italiens offrent avec enthousiasme et générosité à la coexistence pacifique entre les peuples et au développement de la communauté internationale.
Notre participation au grand projet d’intégration européenne a donc une racine dans notre Constitution. L’intégration du marché des biens, des services, des capitaux et de la libre circulation des personnes a accru notre prospérité. Avec l’élimination des barrières, notre interdépendance s’est intensifiée. Nous sommes conscients d’avoir fait un long parcours pour donner à l’UE des références concrètes, au niveau international, avec la monnaie unique, la mise à disposition d’instruments de défense et de politique étrangère communs, la politique d’indépendance énergétique, l’application des règles environnementales au plus haut niveau des standards internationaux.
Entretien avec Claude Damiani
A retrouver en intégralité dans Le Quotidien papier du lundi 28 mai
Mais en fait, ils envoyent les invitations toujours aux mêmes personnes ou..? Jamais reçu d’invitation