Une centaine de personnes sont mortes dans la nuit de mercredi à jeudi dans le nord de l’Inde au cours de tempêtes de sable parmi les plus meurtrières de ces dernières décennies, ont annoncé des responsables locaux.
Des vents soufflant jusqu’à 130 km/h ont provoqué 65 décès dans l’État d’Uttar Pradesh et 33 dans celui voisin du Rajasthan, ont indiqué les autorités de gestion des catastrophes de ces deux régions. Le Pendjab, plus au nord, a pour sa part recensé deux victimes et le Madhya Pradesh, davantage au sud, deux morts également.
D’une rare violence, le vent a déraciné des arbres, abattu des murs de maisons, renversé des pylônes électriques. Des tempêtes similaires surviennent chaque année en Inde mais généralement sans causer des destructions d’une telle ampleur. Le bilan pourrait être amené à s’alourdir alors que les secouristes s’affairent encore dans les décombres à la recherche de survivants. Propriétaire d’un hôtel à Alwar, dans le nord du touristique Rajasthan, Shivam Lohia a dû abandonner sa voiture sur la route et courir pour sauver sa vie après avoir manqué d’être emporté par le vent. « Je n’ai pas vu une tempête aussi dévastatrice depuis au moins 25 ans. Tout le monde avait peur et cherchait à s’abriter alors que les arbres et les maisons s’envolaient. C’était un cauchemar », a-t-il décrit.
Coupures de courant géantes
Le district d’Agra, où se situe le Taj Mahal, est la région la plus lourdement affectée, avec 43 décès répertoriés à ce stade. Le célèbre mausolée moghol est lui intact. De nouvelles tempêtes pourraient survenir au cours des 48 prochaines heures, ont averti les services météorologiques. Les autorités ont en conséquence appelé les résidents à se tenir sur leurs gardes. Elles les ont notamment incité à ne pas dormir dehors, une pratique courante pour les plus modestes en cette saison de chaleurs étouffantes.
Selon les prévisionnistes, cette situation est due à la collision de systèmes météorologiques occidentaux et orientaux au-dessus des plaines du nord de ce pays d’1,25 milliard d’habitants. Dans la zone de Bharatpur, dans le nord du Rajasthan, un millier de pylônes électriques sont tombés, entraînant des coupures de courant géantes. La situation pourrait mettre plusieurs jours avant de revenir à la normale.
En fin de journée mercredi, un voile blanc avait enveloppé la capitale New Delhi, brouillant la visibilité avant de céder la place à de violents orages. Aucun décès n’a été signalé dans la mégapole, où les vents n’ont pas dépassé les 59 km/h.
Le Quotidien/AFP